Absentéisme au travail : Questions à Mohamed Berhili, DG du Groupe Hapimag

L’assiduité peut se refléter sur la prime de fin d’année ou la promotion.
Mauvaises conditions de travail, surcharge de travail, climat stressant…, on peut dire que les causes de l’absentéisme sont connues et nombreuses. En ce qui nous concerne, on constate souvent un taux d’absentéisme élevé dans les postes CDD. Du fait qu’il se considère comme un non-permanent, l’employé s’absente trop souvent parce que son contrat arrive à sa fin ou pour aller chercher du travail ailleurs. Il est possible de mener une analyse plus poussée des facteurs d’absences. A titre d’exemple, le sexe: les femmes, pour des raisons justifiées et pour des besoins de conciliation de la vie privée et de la vie au travail, peuvent être plus souvent absentes que les hommes. Certes, les choses évoluent, mais ce constat est vérifié dans de nombreux environnements professionnels.
Par ailleurs, certains employés (homme ou femme) ont des parents à charge souvent malades. Donc ils doivent constamment s’occuper d’eux, les emmener chez le médecin…, sans oublier les enfants. D’autres, par contre, ont une vie familiale dégradée : séparation, divorce… Tous ces facteurs sociaux ont leur impact bien évidemment sur la vie des gens et par conséquent sur l’absentéisme.
Pour moi, plus de trois absences non justifiables par mois sont intolérables. Dans notre domaine qui est l’hôtellerie, une absence a un coût. Quand on abrite des séminaires ou qu’on organise des banquets, nous sommes obligés de faire appel à des intérimaires, même pour quelques jours.
En plus du coût financier, on voit bien évidemment la baisse de productivité, la perte de qualité au niveau du travail et même la déstabilisation au niveau de l’équipe.
Quelles solutions alors ? Il faut d’abord préciser que toute absence injustifiée peut faire l’objet d’une sanction, selon l’échelle prévue par le code du travail. L’entreprise peut également recourir à des pénalités financières en cas d’abus.
Mais on ne vient pas sanctionner du jour au lendemain. Il faut d’abord prévenir avant de prendre les mesures qui s’imposent si les absences se perpétuent.
Dans la prévention, il y a la sensibilisation. C’est un moyen important pour faire comprendre aux collaborateurs qu’ils ont des droits, mais aussi des devoirs. Par exemple, j’essaie à la base, c’est- à-dire dans la phase de recrutement, de sensibiliser les nouveaux au respect des heures de travail. Ensuite, on peut agir par des mesures de type motivation/récompense. En période d’évaluation annuelle, l’assiduité peut se refléter sur la prime de fin d’année ou la promotion.