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Vidéo. Perspectives économiques 2023: Un momentum favorable au Maroc «qu’il ne faut pas perdre», selon Nadia Fettah

Intervenant, jeudi, à la conférence organisée par La Vie Eco sur les perspectives économiques pour l’année 2023, la ministre de l’Économie et des finances a souligné, devant un parterre de décideurs et d’opérateurs économiques, la capacité du Maroc a faire face aux crises successives et à se relancer.

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Nadia Fettah, qui s’exprimait lors de la conférence organisée par La Vie Eco, sous le thème «Inflation, croissance, contraintes sociales… Comment sera l’année 2023 ?», s’est montrée raisonnablement optimiste sur les perspectives de l’économie marocaine. Elle a mis en exergue la nécessité que tous les outils en faveur de l’investissement soient mis en œuvre extrêmement vite pour donner des réponses claires aux investisseurs nationaux et internationaux.
«Le dynamisme de notre économie, l’entrée en vigueur de la Charte de l’investissement et l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement placent le Maroc en très bonne position vis-à-vis des investissements étrangers », a estimé la ministre. «C’est un momentum, il ne faut pas le perdre», a-t-elle ajouté.

Évoquant la perspective d’une baisse problématique de la demande extérieure adressée au Maroc, au vu du fort ralentissement attendu de l’économie de l’Union européenne, principal partenaire commercial du Maroc, la ministre s’est là aussi montrée confiante. «Le spectre de la récession commence à s’éloigner, et pas seulement en Europe», ajoutant qu’un retour de la confiance au niveau mondial est de nature à créer les conditions de la croissance.
Sur les choix prioritaires du gouvernement, la ministre a souligné qu’outre les investissements productifs au niveau financier, il y a des investissements avec des impacts à moyen terme qui font partie des choix stratégiques de l’État notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation». Elle a dans ce sens appelé les opérateurs du secteur privé à envisager des investissements dans ces domaines qui affectent de nombreuses dimensions du développement.
Côté prévisions macroéconomiques, le ministère des Finances table en 2023 sur un taux de croissance de 4% (contre une prévision de 3,3% pour le HCP), sur la base d’une campagne agricole moyenne de 75 millions de quintaux. Selon les données présentées par Moncef Derkaoui, directeur des Études et des prévisions financières, la campagne agricole 2022-2023 a été entamée dans des conditions climatiques difficiles, mais les précipitations intervenues en novembre, décembre et janvier ont permis aux barrages d’enregistrer, le 19 janvier, un taux de remplissages d’environ 31,6%.
Pour l’inflation, qui a atteint 6,6% de moyenne en 2022, le gouvernement table sur un taux limité à 2% en 2023 (contre 1,9% pour le HCP et 3,9% pour Bank Al-Maghrib).
Intervenant à la conférence, le vice-président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Mehdi Tazi, a indiqué que la série de mesures de soutien mises en place par le gouvernement marocain a permis de maîtriser le taux d’inflation et de réaliser de nombreux exploits, malgré les chocs cumulés depuis l’année 2020.
Tazi a également salué l’entrée en vigueur de la nouvelle Charte de l’investissement qui vise à inverser la répartition actuelle entre le public et le privé, afin que l’investissement privé, qui représente actuellement un tiers de l’investissement global, atteigne les deux tiers à l’horizon 2035.
«L’économie marocaine est capable de se relancer en 2023, car en dépit du contexte mondial, on a des chantiers structurants, tels que la généralisation de la protection sociale, la réforme fiscale, la réhabilitation du système de santé, la promotion de l’investissement et l’intégration du secteur informel», a-t-il poursuivi, notant que les opérateurs privés sont appelés à investir dans ces projets au même titre que l’État afin d’élever le niveau social de l’ensemble des Marocains.