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Au Royaume

Vidéo. L’inflation tomberait à 1,9% en 2023 selon les prévisions du HCP

Sur la base d’une campagne agricole moyenne, d’une importante contribution de la demande intérieure et d’un cours du baril autour de 90 dollars, la croissance économique s’établirait à 3,3% en 2023, contre 1,3% l’année dernière. L’inflation devrait quant à elle repasser sous les 2%.

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Le HCP vient de livrer ses prévisions économiques de 2023. La principale nouveauté annoncée est le taux d’inflation qui devrait tomber à 1,9% en cette année, contre 5% en 2022. Cela s’expliquerait par la détente des prix des matières premières sur les marchés internationaux dont l’origine serait la faiblesse de la demande mondiale, elle-même causée par la hausse des taux directeurs et le retour du spectre du Covid en Chine. On est donc loin du niveau d’inflation attendu par Bank Al-Maghrib qui, lui, table sur un taux de 3,9%. Deux points de plus !

Pour étayer son budget exploratoire pour 2023, le HCP craint que l’économie marocaine continue de pâtir des tensions géopolitiques entre la Russie et l’Ukraine, du maintien des prix à un niveau élevé, mais aussi des perspectives d’entrée en récession des principaux partenaires commerciaux. Toutefois, les dernières pluies ont changé les prévisions de l’institut, tablant ainsi sur un taux de croissance de 3,3% en 2023, contre 1,3% en 2022. Il devrait conjuguer une croissance du secteur primaire de 9% et de 2,7% pour les activités non agricoles, du fait surtout de l’effet de rattrapage mécanique du secteur tertiaire, d’une demande étrangère peu dynamique pour les industries d’exportation et d’une politique monétaire peu accommodante.

Les hypothèses retenues tiennent compte d’une campagne agricole moyenne à 75 millions de quintaux, un cours de pétrole aux alentours de 90 dollars le baril, un ralentissement de la croissance mondiale adressée au Maroc de 7,6% en 2022 à 3,2%  cette année, ainsi que les nouvelles dispositions de la loi de finances, notamment en matière de politique fiscale, d’investissement public et de soutien des prix à la consommation.

«Des incertitudes pèseraient toutefois sur cette croissance, liées notamment au développement de la guerre en Ukraine, à l’évolution des taux d’intérêt et aux risques épidémique et climatique», a souligné Ahmed Lahlimi, haut-commissaire au plan, dans son mot d’ouverture lu en son nom par le secrétaire général du HCP, Ayachi Khellaf. C’est la demande intérieure qui devra continuer à soutenir l’activité économique, avec un accroissement de 3,2%, soit une contribution au PIB plus importante qu’en 2022, de 3,5 points.

De son côté, l’Etat devrait poursuivre son soutien à l’économie nationale, à travers l’augmentation de l’enveloppe budgétaire allouée à l’investissement public, qui devrait atteindre 300 milliards de dirhams. L’investissement brut devrait ainsi progresser de 2,6% au lieu de 0,6% en 2022. Cela, conjugué au niveau élevé des charges de compensation et des dépenses de fonctionnement incompressibles, devrait peser sur la situation des finances publiques. Ainsi, le taux d’endettement global devrait monter à 83,2% contre 82,5% l’année précédente, pour un déficit budgétaire de 5,2% du PIB (3,9% en 2022).