Une mauvaise affaire à  suivre

Il s’en passe des choses dans le marigot cinématographique, et pas toujours ragoûtantes. A ce titre, un de nos cinéastes à la réputation surfaite se met en vedette. Déjà en procès avec son scénariste qui lui reproche d’avoir dénaturé outrageusement son texte, il risque la prison à cause de sa conception dévoyée du casting. Encore vert, en dépit de son âge avancé, il se montre insatiable de chair fraîche. Le plus sûr moyen de s’en procurer, trouve-t-il, est de laisser miroiter des rôles dans ses films aux jeunettes aspirant aux paillettes. N.K. en fait partie. Elle a 17 ans et des poussières de givre pleins les rêves. La proie idéale. Avec le ferme espoir de passer la rampe, elle se présente au casting «fomenté» par le Don Juan défraîchi. Lequel lui fait tout un cinéma, à l’épilogue duquel elle échoue dans son lit.
Depuis cette avant-première, les séances s’enchaînent, sans que, toutefois, la jouvencelle y perde son petit capital. Mais à force d’être ainsi assiégée, sa vertu finit par céder. Panique à bord. Au constat des dégâts causés par les ébats, la ci-devant pucelle se retrouve dans tous ses états. Son séducteur la rassure. Il l’épousera sans faute dès qu’il aura obtenu son divorce. Le temps passe, elle ne voit rien venir. Alors, elle menace de le traîner en justice. Peu fûté, il lui signe un chèque pour prix de son silence. Munie de cette pièce à conviction, elle met sa menace à exécution. Mauvaise affaire à suivre.