Au Royaume
Un chant du coq qui ne résonne plus
Quand le Royaume arrive à s’ouvrir sur de nouveaux horizons, la France lâche les fauves politiques et sécuritaires pour tenter de punir ce pays qui monte, ce pays qui dérange…

Rien ne va plus entre Rabat et Paris ! Depuis quelque temps, une hostilité à l’égard du Maroc est instrumentalisée depuis l’Hexagone. Résolutions européennes téléguidées, actes diplomatiques provocateurs, lynchage médiatique en règle, entraves bureaucratiques à la pelle, suspicions d’ingérence et d’espionnage sans la moindre preuve… Les détails de la longue liste des coups bas assénés par la France pourraient tenir dans un pavé aussi volumineux qu’un recueil rassemblant toutes les conventions liant nos deux pays. Et celles-ci sont nombreuses, historiques, fondamentales…
Un temps, ces accords entre Paris et Rabat étaient perçus comme l’illustration de l’exemplarité d’un partenariat solide, de liens indéfectibles, comme le scandaient certaines voix parisiennes. Et le Maroc devait selon elles se contenter de cette simple perception, ne pas prétendre à plus d’engagement de la part de son allié auquel il devait continuer à dérouler le tapis rouge, en ménageant ses intérêts sans broncher. Puis, quand le Royaume arrive à diversifier ses alliances, à s’ouvrir sur de nouveaux horizons, à nouer des partenariats encore plus solides, à recevoir un soutien appuyé de la part d’autres alliés, la France cherche à lui faire payer son «affranchissement», à lâcher les fauves politiques et sécuritaires pour tenter de punir ce pays qui monte, qui dérange… Elle réagit un peu comme un tuteur hautain qui n’admet pas de voir son «obligé» sortir de son protectorat…
La France aurait pu être ce grand ami, fier de nous voir évoluer, de nous voir connaître un nouvel essor, de nous voir nous inscrire dans une nouvelle démarche de co-développement multidimensionnelle et multilatérale. La France aurait pu s’appuyer sur cette relation dite privilégiée avec le Maroc pour l’accompagner et le soutenir en trouvant subtilement le moyen de continuer à en tirer un certain profit. Il aurait suffi pour cela de donner au Royaume, à son Roi et à son Peuple, la considération et le respect qu’ils méritent. Il aurait suffi de suivre l’exemple de nos alliés qui ont démontré par des paroles et des actes leur soutien indéfectible à notre première cause nationale. Maintenant que le Royaume ne cesse de gagner des points sur ce dossier, que la légitimité de sa cause devient évidente, Paris campe sur sa position ambiguë et dépassée. Sans doute que la France ne veut pas faire évoluer sa posture pour ne pas froisser l’Algérie et la laisser jouer son jeu pernicieux et haineux envers les intérêts du Royaume, attisé par le puérilisme d’un régime aussi instable qu’un engin explosif improvisé. Mais il y a aussi cette conjoncture interne à la France dont la grandeur et l’influence se réduisent à perte de vue. Un pays qui patauge dans une crise identitaire, démographique, économique et sociale depuis plusieurs années. Une Hexagone qui continue de faire le coq alors que son chant ne résonne plus.
Ces dernières années, la France a cherché à intimider le Maroc à travers ses ordonnances de justice. En 2007 comme en 2014, elle a joué la carte des mandats d’arrêt à l’encontre de hauts responsables marocains sur la base d’accusations fallacieuses. Elle avait par la suite compris que la coopération judiciaire avec le Royaume lui était d’une grande utilité et a même daigné revoir les accords avec le Royaume en la matière. Privée de cet atout judiciaire, elle cherche aujourd’hui à manœuvrer sur le terrain européen. Une autre poussée de fièvre qui va sans doute lui passer…
