Au Royaume
Un an du gouvernement Akhannouch : le bilan d’action dressé par l’Observatoire du travail gouvernemental
La société civile s’intéresse de près à l’action de l’Exécutif. L’observatoire du travail gouvernemental vient de livrer son évaluation de l’action du gouvernement au terme de sa première année.
L’observatoire du travail gouvernemental (OTRAGO) vient de publier le bilan de la première année de l’équipe Akhannouch aux commandes. Un bilan globalement positif si ce n’est quelques légères contre-performances ou «des flous » comme les désigne l’OTRAGO, imputables dans leur ensemble à une conjoncture particulièrement difficile. Après avoir rappelé les dix engagements pris par le gouvernement dans le cadre de son programme défendu devant le Parlement, le document situé en 32 pages énumère, et loue par la même occasion, les actions de l’Exécutif dans différents domaines.
L’une des actions, ou plutôt un ensemble d’actions, sur lesquelles l’Observatoire s’est particulièrement attardé ont trait à la sauvegarde et la préservation du pouvoir d’achat des ménages. Ainsi, d’après l’Observatoire, qui relève du Centre Al Hayat pour le développement de la société civile, le gouvernement a doublé, dans un premier temps, le budget de la caisse de compensation, porté à 32 milliards de DH, afin de maintenir les prix du gaz butane, du blé tendre et du sucre. Il a également accordé une subvention de 3,5 milliards de DH aux professionnels du transport pour les aider à faire face à la hausse des prix du carburant. Cette aide directe devrait atteindre 5 milliards de DH d’ici la fin de l’année. De même, le gouvernement a entrepris de mettre en œuvre un programme d’aide aux agriculteurs pour faire face à une année de sécheresse des plus dures que le Maroc ait connue depuis des décennies. Il est, de même, intervenu aussi rapidement que possible pour venir en aide aux personnes affectées par les feux de forêts. A peine ces feux maîtrisés que l’Exécutif avait déjà débloqué 290 millions de DH pour le reboisement de 3900 hectares, venir en aide aux personnes dont le cheptel a été affecté et aux apiculteur et créé en même temps 1000 postes d’emploi dans les zones touchées.
Une bouée de sauvetage pour le tourisme et l’agriculture
Le gouvernement, observe l’OTRAGO, a pris fonction au début d’une année difficile avec une croissance qui ne dépasserait sans doute pas 1% contre 3,2 % comme chiffre prévisionnel sur lequel est basé la loi de Finances. Une réalité qui, en toute logique, devait se répercuter négativement sur le marché du travail. Heureusement, ce n’est pas le cas grâce notamment aux programmes « Forsa et Awrach », lancés par le gouvernement. Le premier porte sur le financement de la création de 10.000 entreprises avec en prime des dizaines de milliers d’emplois. Quant au second, il a pour objectif de créer 250.000 emplois en deux ans. « Awrach » avance aujourd’hui avec une cadence dépassant 70% des prévisions dans quatre régions, avec un pic de 88% dans la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Elle dépasse les 30% dans cinq autres régions, dont Laâyoune-Sakia Al Hamra avec 41%.
Outre le programme Intelaka, toujours en cours, les subventions publiques accordées au secteur agricole et au tourisme, ont contribué également à sauver des centaines de milliers d’emplois. Il s’agit d’une enveloppe de 2 milliards de DH injectée dans le secteur touristique et 10 milliards de DH destinés aux zones rurales pour aider les agriculteurs à faire face aux effets de la sécheresse.
L’observatoire évoque également l’engagement du gouvernement pour le soutien de l’écosystème économique avec, en premier, le règlement des arriérés de la TVA, l’adoption d’un projet de loi-cadre portant nouvelle charte d’investissement et une nouvelle législation en matière des délais de paiement.
Les aides directes, c’est pour bientôt
Tout cela devrait se répercuter directement sur la trésorerie des entreprises et leur capacité de se développer et d’investir. L’énergie a été également l’un des points sur lesquels s’est attardé le rapport et surtout comment le gouvernement a pu faire face à la décision algérienne de fermer le Gazoduc Maghreb-Europe. L’Exécutif a négocié avec brio sa première entrée au marché gazier international. Ce qui n’est pas peu dans un contexte de tensions justement sur le marché international de l’énergie.
Évidement dans son rapport, l’observatoire n’est pas passé à côté des grands chantiers sur lesquels a planché le gouvernement dès son investiture. La généralisation de l’AMO en est un, puisque l’exécutif s’est empressé de finaliser le cadre législatif avec l’adoption de pas moins de 22 décrets, ce qui ouvre la voie à 11 millions de Marocains pour bénéficier d’une couverture médicale. Bien sûr, l’observatoire a mentionné également la réforme du système de l’enseignement et de la santé. L’objectif étant de mettre en place un système de soins performant et d’arriver à un enseignement de qualité et à l’école de l’égalité des chances. Il a particulièrement pris l’une des mesures qui s’est répercutée directement sur le pouvoir d’achat des Marocains. Il s’agit de la prise en charge de 25% du prix des manuels scolaires. Tout en restant de la cadre de l’État social, le gouvernement, une fois investi, s’est empressé de négocier avec les syndicats un nouvel accord social avec comme nouveauté l’instauration d’une année sociale et l’institutionnalisation du dialogue social. Cet accord a permis au passage de régulariser la situation du personnel de l’enseignement et de la santé ainsi que le relèvement du salaire minimum aussi bien dans la fonction publique que dans le secteur privé et agricole, avec la hausse du SMIG et du SMAG. L’Exécutif, relève l’OTRAGO, et c’est également l’une de ses actions phare, a entrepris de lancer le processus des aides directes avec la mise en œuvre du Registre social unifié. Les premières aides directes devraient être servies avant la fin de l’année prochaine.
Le rapport a également évoqué le volet législatif ainsi que d’autres domaines d’action du gouvernement dont il considère le bilan globalement positif. Pour ce qui est des recommandations, l’Observatoire encourage le gouvernement à faire davantage d’efforts en termes de protection du pouvoir d’achat avec la mise en place des garde-fous réglementaires et le renforcement des filets sociaux.