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Trop compliqué le Maghreb !

les américains déboussolés par les mécanismes d’aide

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L’administration américaine tente de rattraper son retard au Maghreb en dérogeant à sa règle sacro-sainte du «trade but not aid» (faire du commerce au lieu de distribuer de l’aide). Mais comme l’Europe les avait déjà devancés dans la région, les Américains ont d’abord tenté de s’inspirer de la manière de faire des Européens. Avant, il leur faudra en comprendre les mécanismes.
Ainsi, dans le cadre du MEPI (Middle east partnership initiative), programme mis en place initialement pour assister les pays du Moyen-Orient dans la conduite des réformes, et qui a été élargi aux pays du Maghreb, courant 2003, plusieurs consultants américains font l’aller-retour depuis le début de l’année. Objectif : mettre en œuvre rapidement les premiers programmes d’assistance aux réformes économiques et sociales avec, à la clé, plusieurs millions de dollars.
Seulement, et selon des sources à Rabat, les consultants américains n’arrivent toujours pas à comprendre les mécanismes des aides européennes. Non pas qu’ils soient compliqués mais parce que l’impact n’en est pas mesuré. L’aide serait ainsi distribuée sans réelle préoccupation de savoir si elle a atteint ses objectifs.
L’un de ces consultants, de passage au Maroc, début avril, a confié à La Vie éco ne rien comprendre à la logique européenne. Il venait de faire un tour à l’ANPME et à la délégation de la Commission européenne à Rabat, à la recherche de tout ce qui concerne les programmes de mise à niveau financés par l’UE. Au bout de trois jours d’entretiens et de recherches, il a dû se rendre à l’évidence : les études d’impact n’existent pas. Pour lui, la philosophie des aides européennes, du moins au Maroc, contraste fortement avec la logique froide et trop carrée des Américains. Les Européens, pour leur part, ont compris que pour faire du business au Maghreb, parfois il ne faut pas être trop carré…