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TPME-Benchmark : Des progrès ont été enregistrés mais restent insuffisants

Le Maroc se maintient en bonne position dans la région MENA quant à la part des crédits alloués aux TPME. 63% des TPE sont insatisfaites des services proposés par les institutions bancaires. La capacité de financement des banques est limitée, vu le resserrement des règles prudentielles.

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TPME Benchmark

Les TPME sont moins négligées par les banquiers, si on a à les comparer au début des années 2000. L’accès au financement a été rendu possible grâce à plusieurs incitations, tant de la part des pouvoirs publics que du secteur privé, concentrées essentiellement sur le développement des outils d’appréciation des risques, la montée en puissance de la Caisse centrale de garantie et les incitations de la Banque centrale. Ainsi, sur l’ensemble de l’encours des crédits alloués aux entreprises, 24% sont alloués aux TPME. Selon la SFI, le Liban se positionne directement après le Maroc avec une part de 16%, contre 15% pour la Tunisie et 10% avec la Jordanie. C’est dire la bonne position que tient le Maroc en Afrique ou dans la région MENA en matière de financement de la TPME. Toujours est-il, ce comparatif n’est pas suffisant pour tirer une quelconque conclusion, car, malgré les progrès enregistrés jusqu’à maintenant, l’accès au financement bancaire des PME se confronte encore à des difficultés structurelles, dont les principales ont trait à la mauvaise structuration des entreprises, au mode de gouvernance, à l’asymétrie d’information…. Cela, sans parler du contexte économique global qui tarde à se redresser et dont les premiers effets résident dans l’accentuation des risques dans certains secteurs, ébranlant du coup l’éligibilité à des prêts bancaires.

Investir davantage dans l’innovation

Inutile de rappeler que les TPME sont les plus confrontées aux obstacles d’accès au financement. Cela dit, selon une enquête récente du HCP, 63% des TPE sont insatisfaites des services proposés par les institutions bancaires. Ainsi, la participation des TPME dans la création de la valeur ajoutée globale ne dépasse pas les 40%. Pis encore, les PME représentent à peine 1% des entreprises exportatrices.
En tout cas, le récent rappel royal pour davantage d’ouverture des banques aux TPME met un coup de pression sur les banques. Actuellement, toutes les banques travaillent d’arrache-pied afin de mettre en place des produits adaptés à même de répondre aux besoins de ce type d’entreprises. Le challenge pour les banques est de combiner aussi bien le financement que l’accompagnement et le suivi, mais aussi une moindre prime de risque et une rentabilité optimale.
Dans ce contexte, avec le resserrement des règles prudentielles des banques, dont Bâle 3, IFRS9, la circulaire 19 G sur le provisionnement, les banques sont davantage contraintes à renforcer leurs fonds propres pour pouvoir continuer à accorder des crédits et les provisionner, d’assurer une liquidité élevée des actifs à court terme et de restreindre les financements à long terme. Ce qui limite leur capacité de financement de l’économie. Toujours est-il, assure un banquier: «Les établissements bancaires sont à la recherche de projets bancables et créateurs de valeur. Elles surveillent certes leur degré d’exposition à certains secteurs, vu la mauvaise conjoncture, mais à partir du moment que le projet tient la route, que le business plan est viable et que les perspectives d’avenir sont bien claires, les banques ne rechignent pas sur les moyens pour financer les porteurs de projets». D’autant que les banques doivent investir davantage dans l’innovation pour mieux apprécier le risque lié aux PME et développer des offres mieux adaptées.

7 entreprises sur 10 n’accèdent pas aux crédits bancaires

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