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Au Royaume

Tout un processus nécessaire, coûteux mais bénéfique

La démarche prônée est celle d’intégrer un nouveau mode de gouvernance, de production et de consommation. La mise en place d’une action RSE offre plusieurs avantages économiques, stratégiques et opérationnels. L’entreprise gagne en performance, en rentabilité, en durabilité et en pérennité.

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Plusieurs entreprises se sont inscrites ces dernières années dans une démarche RSE. Cette prise de conscience a pris progressivement de l’ampleur avec la création de la charte de responsabilité sociale (devenue sociétale) et environnementale en 2006 et du label RSE en 2007. La COP22 aidant, les entreprises, et pas que celles de grande taille, prennent aujourd’hui plus encore en compte ces dimensions dans leur activité et dans l’élaboration de leurs stratégies. Effet de mode ou engagement réel ? De l’avis de Aziz Derj, président de RSO au Maroc, le fait que la RSE soit devenue plus médiatisée lui donne l’apparence d’un effet de mode mais en réalité, c’est plutôt le contexte mondial qui a fait évoluer la société en général et les entreprises en particulier vers la recherche d’un modèle économique durable et pérenne. Il faut dire aussi que les entreprises qui adoptaient cette démarche par effet de mode ont bien pris conscience de la nécessité d’un réel engagement. Partageant le même avis, Said Sekkat, président de la commission RSE et label à la CGEM explique : «Ce n’est nullement un effet de mode. Bien au contraire, à travers la démarche RSE, structurée et opérationnelle, les entreprises s’engagent sur des projets structurants et études d’impact de leurs actions autant environnementaux que sociétaux à valeur ajoutée et pour l’entreprise et pour la communauté». Ce qui implique une profonde métamorphose du mode de gouvernance, du mode de production et de consommation tout en impliquant toutes les parties prenantes et tous les acteurs de la société. Ceci suppose donc d’intégrer au cœur des projets et des décisions les conditions d’acceptabilité sociale et de répartition équitable des efforts, avec des objectifs de réduction des inégalités, de lutte contre le chômage et la précarité, des objectifs de formation, de prévention des risques, de bonne gouvernance…

Tout un chamboulement nécessaire certes, coûteux généralement mais bénéfique dans la durée. En fait, «l’intérêt d’une démarche RSE est tout d’abord de bien connaître le contexte où l’entreprise opère, d’identifier ses enjeux et ses parties prenantes ainsi que leurs attentes ; puis de lui permettre de mettre en place une stratégie qui tienne compte de ces éléments pour lui assurer une amélioration de ses performances et de sa pérennité», explique M. Derj.

Une fois cet intérêt pris en considération, la mise en place d’un processus RSE apporte bien des avantages à la fois stratégiques et opérationnels. En effet, il permet à l’entreprise de jouir d’une meilleure réputation et de valoriser son image au sein de son secteur. En ce sens, l’entreprise tisse des relations saines et durables avec ses fournisseurs et ses partenaires, fidélise ses clients et ne trouve pas de mal à en recruter de nouveaux. D’autant que les entreprises engagées dans cette démarche ont un accès plus facile au financement à travers le marché des capitaux notamment et entretiennent des relations avantageuses avec les autorités.

Sur le plan opérationnel, la RSE permet des économies en matière de gestion des ressources énergétiques, entraînant ainsi une meilleure productivité et des marges plus importantes. La prise en compte de la dimension sociale améliore le bien-être du personnel et le pousse de facto à une plus grande mobilisation, ce qui renforce les relations avec les salariés.

En outre, «l’instauration d’une politique RSE au sein d’une entreprise permet davantage de prévention et une meilleure gestion des risques industriels et des accidents de travail, plus de sources d’innovation pour l’entreprise, l’amélioration de l’efficacité de fonctionnement des processus interne, des avantages commerciaux face aux concurrents et une meilleure relation avec ses parties prenantes…», poursuit M.Derj.

Au final, l’entreprise gagne en performance, en rentabilité, en durabilité et en pérennité. En tout état de cause, «la RSE est une démarche holistique qui doit être portée par le top management pour donner le «ton» et disséminée à l’ensemble des départements et services de l’entreprise», résume M.Sekkat. Elle doit ainsi être entièrement intégrée dans la gouvernance de l’entreprise.

[tabs][tab title = »Les entreprises publiques y adhèrent également« ]Les entreprises du secteur privé ne sont pas les seules à avoir adopté une démarche RSE. Le secteur public s’y est attelé également. D’ailleurs, à travers la mise en place des directives énoncés dans la loi cadre 99-12, portant charte nationale de l’environnement et du développement durable, les pouvoirs publics invitent les administrations, les institutions, et les sociétés publiques et privées à s’inscrire dans la dynamique du développement durable et de la responsabilité sociétale et environnementale. «Certaines administrations et sociétés publiques ont déjà entrepris la mise en œuvre de cette démarche responsabilité sociétale et environnementale», assure M. Derj. Cependant, il faudra accélérer la publication des décrets d’application pour la mise en œuvre de la réglementation et ce, pour pouvoir réaliser les objectifs du développement durable et des engagements pris par le Maroc lors de la COP 22.[/tab][/tabs]