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Les épreuves que le Maroc, comme le reste du monde, a traversées en 2020 ont naturellement produit des effets et des réactions contrastés en fonction des secteurs d’activités et des filières et de la manière avec laquelle chacun a affronté la pandémie.

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Edito Saad Benmansour

 

Pour certains, la crise était synonyme d’opportunités. Pour d’autres elle était surtout un signe d’arrêt total de toute activité.
L’année 2021 s’ouvre inévitablement sur un nouveau cycle économique plus favorable, notamment avec la fin annoncée de la pandémie grâce à la vaccination généralisée. Les activités humaines et économiques devraient progressivement retrouver leur niveau normal d’avant la pandémie dans les mois qui viennent, le monde renouera avec la croissance.

Mais entre-temps des modèles et des schémas ont volé en éclats. L’Etat lui-même, dont les structures, les modes de fonctionnement, les principes d’intervention qu’on croyait fondamentalement inamovibles a fini par comprendre qu’il est aujourd’hui condamné à opérer une vraie rupture. La Loi de finances 2021 qui vient d’être actée porte déjà en elle les premiers germes : déficit public et budgétaire, endettement, interventionnisme économique à travers les entreprises publiques, régulation des marchés, modes d’accompagnement des opérateurs privés, transformations sectorielles, politiques publiques surtout en matière sociale…, toutes les lignes ont bougé à la faveur des épreuves de 2020. Des réformes et des transformations qui végétaient depuis des années sont subitement relancées, accélérées et même réalisées pour certaines.

Les opérateurs économiques, notamment dans le secteur privé, ont eux aussi été contraints de reconsidérer en profondeur leurs visions de l’avenir, leur sens des priorités et le regard qu’ils portent sur tout leur environnement en termes d’opportunités mais aussi en termes d’engagement citoyen au-delà des approches purement «business».

Mais l’enseignement majeur de cette épreuve est sans doute l’importance de l’esprit collectif. Les entreprises ne sont pas seulement que des «agents» de production et des contribuables bons à produire des recettes fiscales, mais des piliers de la construction socioéconomique qu’il faut renforcer et soutenir. L’Etat ou l’administration, eux non plus, ne sont pas seulement que cet «ogre» régulateur, contrôleur, percepteur mais un véritable partenaire accompagnateur, voire fédérateur.
Si le Maroc a pu faire preuve de résilience, c’est peut-être parce que très tôt et face à la crise, les acteurs ont tous, sans exception, et fort heureusement, compris que l’épreuve ne pouvait être gagnée que collectivement.
Il faut espérer que cet esprit sera maintenu pour les grands défis qui nous attendent tous dans l’avenir…