Au Royaume
Tournée royale : le Maroc tisse sereinement sa toile en Afrique
Ceux qui auront vu en la réintégration du Maroc à l’UA une fin en soi auront été déçus. A peine le retour du Maroc officialisé, SM le Roi a entamé une nouvelle tournée africaine qui a démarré au Soudan du Sud, pays avec lequel le Maroc ouvre un vaste chantier de coopération.

La visite royale s’est poursuivie dans un autre pays, anglophone et, de surcroît, l’un des rares partisans du Polisario, le Ghana. Cette visite, qui sonne comme une reprise d’un bastion du Polisario et ses mentors, s’est soldée par la signature de pas moins de 25 accords de coopération dans plusieurs domaines. Des accords qui ouvrent la voie à un véritable partenariat économique entre le Maroc et le Ghana, qui allie les initiatives des secteurs public et privé. Juste après cette visite, le Souverain atterrit à Lusaka, franchissant, pour ainsi dire, pour la première fois l’espace vital de l’Afrique de Sud qui forme avec l’Algérie l’axe Alger-Prétoria hostile au Maroc. Là encore, la visite royale en Zambie, un pays riche en minerais mais où les énormes potentialités agricoles sont mal exploitées, a été l’occasion de signer 19 conventions de partenariat.
Ce nouveau déplacement royal permet, ainsi, au Maroc d’élargir son espace de partenariat africain au-delà de l’Afrique de l’Ouest, où le Royaume est le premier investisseur, estiment les observateurs internationaux. Cette nouvelle ouverture sur une région, jusque-là méconnue dans les milieux économiques et financiers marocains, est en ce sens «la parfaite illustration de la crédibilité du partenariat offert par le Maroc». La présence du Maroc en Zambie, l’un des pays les plus importants de l’Afrique australe, devra susciter, estime-t-on, davantage d’intérêt, notamment en Afrique du Sud, pays qui dispose d’une forte présence économique dans ce pays. De même, les accords conclus par le Maroc avec la Zambie devront, de par leur nombre et leur importance, pousser les compagnies sud-africaines à réfléchir à un genre de coopération avec leurs homologues marocaines. «Cette coopération économique maroco-sud africaine devra s’imposer par la force des choses», observe-t-on.
En attendant, l’actuelle tournée africaine devrait se poursuivre en Guinée-Conakry qui assure la présidence tournante de l’Union Africaine dont le président, Alpha Condé, a joué un rôle important dans le processus de retour du Maroc à l’UA.
