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Touche pas à  mon golf !

La première destination touristique du pays, Marrakech, et les pouvoirs publics avec, sont aujourd’hui devant un dilemme.

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La première destination touristique du pays, Marrakech, et les pouvoirs publics avec, sont aujourd’hui devant un dilemme. La ville attire des investisseurs dans le secteur touristique mais se heurte à ses ressources naturelles limitées, particulièrement l’eau. La question a fait l’objet d’un débat passionné lors de la dernière réunion de la Commission des investissements tenue mardi 29 novembre sous la présidence de Driss Jettou. Adil Douiri a ramené dans son cartable quatre mégaprojets touristiques totalisant un budget d’investissement de 3,8 milliards de DH. Les projets menés par de grands groupes mondiaux, parfois associés à des capitaux marocains, prévoient pas moins de sept parcours de golf dont cinq de 18 trous et deux de neuf.

A priori tout le monde devrait s’en féliciter. Tout le monde ? Mais pas Abdelkébir Zahoud, secrétaire d’Etat chargé de l’Eau. Pour lui, les parcours de golf posent un problème majeur : celui de l’eau. Or, la ville de Marrakech accuse déjà un déficit de 60 millions de mètres cubes d’eau par an. Si, à cela, il faut rajouter des parcours de golf – grands consommateurs d’eau – à la pelle… Au cours de la réunion précitée, M. Zahoud a mis en exergue le fait que la ville ocre risque de se retrouver devant une pénurie d’eau d’ici 2016.

Adil Douiri reviendra maintes fois à la charge, d’autant plus que le premier ministre abonde dans ce sens. Pour Driss Jettou, il n’est pas question non plus d’abandonner ces projets, d’autant plus qu’ils prévoient la création de 3 400 postes de travail. Conclusion, le secrétaire d’Etat à l’Eau devra se démener pour que Marrakech soit correctement approvisionnée. Une des solutions envisagées serait d’arroser les greens avec des eaux usées recyclées en attendant, à plus long terme, d’installer un pipeline qui ramènerait l’eau du barrage d’Al Massira. A quel prix ? Le golf vaut apparemment tous les sacrifices.

Marrakech n’a pas assez d’eau pour arroser ses futurs parcours de golf.