SUIVEZ-NOUS

Au Royaume

Tendances lourdes

Il faut étudier les chiffres sur une période de 10 ans et plus pour s’apercevoir que la croissance s’accélère, que le chômage baisse et que la pauvreté
se réduit.
On ne le dit pas assez.

Publié le


Mis à jour le

A lire les rapports qui se succèdent sur la situation économique et sociale au Maroc, l’observateur étranger en ressort avec un sentiment très mitigé. Développement humain catastrophique, absence d’attractivité sur certains domaines comme la création d’entreprises ou les incitations fiscales…

Le fait est que l’on peut trouver de tout dans les rapports, des biais aussi, des pays mieux classés que d’autres, leur moyenne générale ne tenant pas compte de certains critères en raison du manque d’information. Paradoxalement, les pays qui fournissent le plus d’élements risquent parfois d’être victimes de leur transparence.

En ce début d’été où les esprits sont moroses, quelques statistiques illustrent une tendance lourde qui met du baume au cœur. Ainsi pendant longtemps, on a dit que le Maroc n’arriverait pas à résorber son chômage faute d’un taux de croissance suffisant.

Un ex-ministre du gouvernement Jettou me faisait remarquer à juste titre, et chiffres à l’appui, que le trend de croissance s’était justement amélioré. Entre 1991 et 1996, le taux de croissance annuel moyen du PIB hors agriculture (hors inflation) était de 2,5%. Entre 1996 et 2004, il a grimpé à 3,6%. Bonne nouvelle, depuis quatre ans (2005-2008), la croissance moyenne annuelle hors agriculture est de 5,65%.

Autre chiffre à retenir, le taux de chômage qui baisse de manière remarquable. De 13,9%, il y a 9 ans, il est aujourd’hui à 9,2%.

Plus importante est la capacité de l’économie à absorber le stock cumulé des diplômés chômeurs : il est réduit de quelque 43 000 demandeurs d’emploi, chaque année. Enfin, troisième indicateur, celui de la pauvreté, telle que définie par les standards internationaux en la matière. Son taux est passé, en six ans, de 15,3% à 9%. Une décrue énorme, illustrée d’ailleurs par la dépense annuelle moyenne par personne qui, à 11 222 DH, a bondi de 35%.

On pourra certes, là aussi, rétorquer que des biais existent. Oui, tout système d’enquête statistique a ses limites, mais quitte à se tromper d’un point de croissance, de quelques milliers de chômeurs, de quelques dirhams en moins dans la dépense, la tendance est bel et bien à la hausse, là où il faut, à la baisse pour les indicateurs qu’il faut.

Ça met assurément du baume au cœur et ça nous change de ces rapports où l’on figure toujours du mauvais côté.