Au Royaume
Taxation des hauts revenus : la démo de Abdellatif Zaghnoun
Sa suppression priverait l’Etat de 250 MDH.

Mardi 20 novembre, la CGEM avait rendez-vous avec le directeur général des impôts, Abdellatif Zaghnoun, qui était l’invité du désormais traditionnel petit-déjeuner de la fiscalité. Chaque troisième mardi du mois, et à l’initiative de la commission fiscalité présidée par Abdelkader Boukhriss, les patrons invitent un haut responsable pour débattre de questions d’ordre fiscal. Pour celui du 21 novembre, le grand patron des impôts a fait le déplacement à Casablanca pour parler aux entreprises d’un thème qu’il affectionne tant : la catégorisation des entreprises.
C’est lui-même qui avait lancé et appliqué avec succès ce même concept à la Douane quand il en était le directeur général. Evidemment, les patrons n’ont pas raté la venue de M. Zaghnoun pour débattre avec lui du sujet de l’heure par excellence : le projet de Loi de finances 2013. Parmi les points soulevés, la question qui a fait le plus débat a été celle de l’impôt supplémentaire de 3% sur les hauts revenus proposé dans le projet de Loi de finances. Selon des participants à cette rencontre, le DGI a tenté de démontrer aux patrons que l’abandon, comme ils le demandent, de la taxation des salaires pour ne garder que celle des entreprises priverait l’Etat de recettes conséquentes.
Selon ses simulations, cet impôt supplémentaire devrait rapporter près de 650 MDH. Si le gouvernement décide de ne taxer que les entreprises, cela ne rapporterait, selon les mêmes simulations, que 400 MDH.
Ce qui laissera donc un trou de 250 MDH que l’administration fiscale n’est pas sûre de pouvoir trouver par ailleurs. Certains patrons sont sortis de cette rencontre avec le sentiment que les carottes sont déjà cuites…
