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Au Royaume

Tartuffe au féminin

Après coup de Mr. Et-Tayeb Houdaifa.

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Cette histoire de dame mariée, manifestement insoupçonnable, qui se console des absences forcées de son conjoint dans les bras d’un fougueux étalon, ne fournirait pas seulement matière à un savoureux vaudeville, mais à un véritable roman socio-psychologique, à la manière de Balzac ou de Flaubert. Au centre de l’intrigue, une jeune personne, à qui l’on donnerait le Bon Dieu sans confession, tant elle est confite en dévotion, poussant la piété jusqu’à ne se montrer que couverte de la tête aux pieds. Qui peut supposer que cette incarnation de la sainteté a le diable au corps ? Surtout pas son seigneur et maître. La retenue de sa moitié pendant leurs ébats dominicaux, dont il s’accommode et même se réjouit, ne représente-t-elle pas un gage de son indifférence envers le sexe ? Et c’est l’esprit tranquille de ce côté-là qu’il entame sa semaine de travail à Casablanca. Il n’en revient à Khouribga qu’en fin de semaine. Pendant son absence, entre deux pièces et autant de stations devant la chaîne Iqraa, sa Bovary de conjointe lui fait porter des cornes, en se transportant au septième ciel par les ardents soins de son voisin jouvenceau. Mais l’idylle tournera bientôt à l’aigre, par la faute de cette sorte de Julien Sorel qui s’avise d’y mettre fin. La larguée voit rouge ; elle l’accuse de s’être introduit chez elle pour lui faire subir les derniers outrages. Manque de pot, l’enquête policière dévoilera le pot aux roses. Le Tartuffe au féminin est confondu.