Au Royaume
Station de dessalement de Chtouka : opérationnelle dans un an
Toujours dans la province de Chtouka, SM le Roi a également procédé au lancement des travaux de réalisation du réseau d’irrigation à partir de la station de dessalement d’eau de mer du Souss Massa.

L’infrastructure qui se développe au niveau du douar de Douira à une trentaine de km au Sud d’Agadir est globalement à 65% réalisée. Dans le détail, les ouvrages d’approvisionnement sont achevés à 80%. Les travaux de génie civil et maritimes, ont pour leur part atteint un taux d’avancement respectif de plus de 57 et 31%, selon des sources proches du dossier.
Initié par le département de l’Agriculture à la demande des agriculteurs et de leurs associations, ce chantier d’envergure, premier du genre en Afrique, se veut être un projet pour endiguer l’inexorable déficit hydrique de la nappe de Chtouka qui est estimé actuellement à 90 millions de m3. Il s’agit ainsi d’offrir une nouvelle alternative en matière de ressources en eau.
Doté d’une enveloppe budgétaire de 4,4 milliards de DH, c’est aussi un modèle de partenariat public privé et le fruit d’un processus de coopération entre le département de l’Agriculture et l’Office National de l’Électricité et de l’Eau potable pour mutualiser les moyens financiers et infrastructures. A l’échelle mondiale, il se distingue ainsi par son classement de quatrième en termes de capacité de production. Il est aussi à ce niveau, le premier du genre de point de vue mutualisation production eau potable et eau d’irrigation.
Lancés en juillet 2018, les travaux comprennent la réalisation de plusieurs ouvrages. Il s’agit de deux prises dans l’océan qui amèneront l’eau de mer dans un bassin de captage, à partir duquel elle sera pompée, après pré-traitement, vers la station de dessalement. Il s’agit également de mettre en place un réseau de conduites enterrées avec ouvrage annexe pour l’irrigation de 15000 ha au niveau du périmètre de Chtouka. Dans le détail, en matière d’irrigation, les infrastructures au programme sont constituées de réseaux de distribution principale et secondaire qui totaliseront 479 km de conduites enterrées. Ces réseaux desserviront environ 1270 bornes d’irrigation à la parcelle. En outre, l’implantation de cinq stations de pompages placées le long du réseau afin d’assurer une pression suffisante en tout point de livraison d’eau, sont aussi prévues.
Pour rappel, Aman El Baraka, filiale du groupe espagnol Abengoa, est le concessionnaire en charge de concevoir, construire et exploiter pendant 27 ans l’unité de dessalement. Pour la construction de cette infrastructure, il a mobilisé des sous-traitants pour les travaux de génie civil, de terrassement, la mise en place du matériel technique pour le dessalement et la réalisation des travaux marins pour la prise des eaux salées et les rejets de saumure. Techniquement, les responsables du dossier précisent que le projet consiste en la mise en place des meilleurs procédés, technologies (technologie d’osmose inverse) et équipements existants actuellement dans le domaine du dessalement de l’eau de mer et de la distribution de l’eau.
La mise en service de l’unité de dessalement avancée à mars 2021, soit quatre mois avant le délai contractuel, offrira dans la première phase 275.000 m3/jour à raison d’un débit de 150.000 m3/jour pour couvrir les besoins en eau potable, et un débit de 125.000 m3/jour pour satisfaire les besoins en eau d’irrigation. Ses installations permettront à terme une capacité totale de 400.000 m3/jour qui devrait être partagée équitablement entre l’agriculture et l’eau potable.
Sur le plan économique et social, l’intérêt de ce projet est grand pour préserver les activités économiques implantées dans la région et le million d’emplois qu’elles génèrent.
