Au Royaume
Sprint
Plus que deux mois et demi pour que les contributions et études soient élaborées et que leurs conclusions soient soumises à une commission créée à cet effet.

Cela peut paraître cliché, mais certaines mauvaises habitudes semblent vraiment avoir la peau dure chez nous. En l’occurrence, celle de travailler dans l’urgence, d’attendre les dernières minutes avant le coup de sifflet final pour se mettre en besogne avec toutes les fâcheuses conséquences que cela peut engendrer.
Prenons l’exemple du nouveau modèle de développement. C’est un sujet qui a priori met tout le monde d’accord depuis quelques années déjà. Rien de surprenant à cela: l’ancien modèle ayant échoué à promouvoir un partage équitable des richesses entre classes sociales et entre régions, le constat de sa non-viabilité a été fait par la Banque mondiale, l’OCDE, des économistes de chez nous…, arguments à l’appui. La plus haute autorité du pays a appelé, il y a un an, à ce qu’une révision de ce modèle soit enclenchée. Le Souverain l’a rappelé lors de la dernière fête du Trône, puis tout récemment lors d’un discours prononcé devant les deux Chambres du Parlement réunies. Sauf que cette fois-ci, un deadline a été fixé. Plus que deux mois et demi pour que les contributions et études soient élaborées et que leurs conclusions soient soumises à une commission créée à cet effet.
Quitte à se répéter, qu’ont fait le gouvernement et les partis politiques durant les jours passés pour amorcer cette réflexion et comment comptent-ils s’y prendre pour la coucher sur papier? Officiellement, rien ou pas grand-chose. Si quelque initiative avait été prise à ce sujet, cela se saurait. D’autant plus que le brainstorming sur ce dossier ne peut être que participatif.
A part un colloque organisé par l’Association des inspecteurs généraux des finances il y a quelques jours et auquel ont pris part politiques, experts…, rien de nouveau sous le soleil. Une initiative louable certes, mais c’est à l’Exécutif de prendre le lead sur ce sujet, de le porter et de faire en sorte que tout un chacun se l’approprie.
A date d’aujourd’hui, et au vu de tous les appels lancés pour la refonte de l’actuel modèle de développement, il devrait avoir sous le coude une première ébauche prête ou en tout cas dans un état avancé. Ou avait-il besoin d’un petit coup d’adrénaline pour enfin se mettre au travail ? La qualité du travail qui sera soumis et des débats qui s’en suivront sur la scène publique ces prochaines semaines nous en apportera la réponse.
