Au Royaume
Solidairement utile…
Le coup d’envoi de la campagne de solidarité de 2017 a été donné mercredi 15 mars à Casablanca par SM le Roi. C’est la 19e de son genre. Cela fait 19 ans que le Souverain fait perpétuer cette belle tradition typiquement marocaine et qui est devenue, au fil des années, une vraie marque de fabrique de la Fondation MohammedV connue au Maroc et à l’étranger.
Pour la campagne de cette année, ce sont les coopératives de production féminines qui ont été à l’honneur à travers un magasin en plein cœur de Casablanca où ces coopératives peuvent écouler leurs produits généralement de terroir. Au-delà du volet solidaire au sens strict du terme, notamment caritatif et humanitaire, les campagnes de solidarité, quand on y voit de plus près, ont, presque sans exception, toujours procédé non pas de l’aide sociale et de l’assistanat pur et simple mais de l’accompagnement. Ce qui est très différent. Quand la fondation investit dans des centres de formation, dans la construction d’internats pour filles en milieu rurale ou encore dans des centres d’apprentissage pour la réinsertion de certaines catégories dans la vie active, l’état d’esprit n’est pas d’assister mais d’accompagner ces catégories pour qu’elles puissent plus tard être en mesure de se prendre totalement en charge. D’où la notion d’activités génératrices de revenus. C’est là la seule manière de pérenniser le tissu social.
La solidarité devient encore plus pérenne quand elle est capable de générer un modèle économique viable pour tous les acteurs, aussi bien les catégories vulnérables cibles que celles qui sont sollicitées.
Or, et comme le démontrent les multiples expériences et projets de la Fondation Mohammed V, derrière la solidarité il existe un énorme gisement de croissance, de création de richesses et d’emplois qui s’appelle l’économie sociale. A ce titre, la coopérative est une formidable entreprise qui a démontré son efficience sur le plan économique et social. Le Maroc compte aujourd’hui quelque 16 000 coopératives qui font vivre 500 000 membres et, par ricochet, près de 2,5 millions de personnes. En plus de leurs membres, ces coopératives créent également et de manière indirecte des milliers d’emplois autour d’elles et font travailler de petites entreprises et des corps de métiers. Ce sont de véritables petits écosystèmes locaux qui gagneraient, non seulement à être encouragés, mais soutenus et assistés. L’Etat, à lui seul, ne peut pas tout faire. La solidarité comme son nom l’indique est un acte par essence collectif.
Faire un don à une association est un acte solidaire mais forcément à la portée éphémère et limitée dans le temps. Acheter chaque mois des produits de coopératives dans un magasin comme celui qui vient d’ouvrir à Casablanca est un acte solidaire, certes, mais éminemment économique aussi et, surtout, à la portée durable…