Au Royaume
SMAP EXPO Bruxelles 2016 : Avoir une maison, combien ça coûte
Une villa de 300 m2, établie sur 3 niveaux, sous-sol, rez-de-chaussée et un étage, nécessite en moyenne 3000 DH/m2, fondations, gros œuvres et finitions compris. L’ensemble des travaux exige une durée de 8 mois.
La grande majorité des Marocains préfèrent posséder leurs biens immobiliers, plutôt que d’être en location. Etre propriétaire d’un logement est généralement synonyme de sécurité et répond également à un besoin de transmission aux enfants. Pour d’autres, un bien immobilier en propriété s’inscrit dans une optique de placement, surtout quand on sait que sur le très long terme, le prix de la pierre est sur une tendance haussière. Acheter dans un but de céder après un certain nombre d’années pourrait générer une plus-value appréciable, ou encore acheter pour louer pourrait dégager un rendement locatif intéressant, encore faut-il que le bien immobilier soit en lui-même intéressant, dans une ville hautement fréquentée…
Acquérir un bien immobilier n’est pas une chose facile à faire, puisque l’acquéreur potentiel se trouve limité à l’offre du promoteur, alors que sur ces dernières années, les acheteurs potentiels sont un peu plus exigeants que leurs prédécesseurs, aussi bien en terme de qualité, que de finition, d’emplacement… Du coup, l’offre qui se trouve sur le marché ne répond pas forcément à leurs besoins. Certains préfèrent attendre, alors que les promoteurs immobiliers mettent en place d’autres projets immobiliers plus intéressants au moment où d’autres, plus aisés financièrement se tournent vers la construction de leur propre bien, selon leurs envies et leurs besoins.
La construction d’un logement n’est pas une chose anodine. En plus des démarches administratives qu’il faut respecter, il faudra veiller sur toutes les étapes de la construction depuis les fondations jusqu’à la finition. Cela sans parler du terrain foncier qu’il faut dénicher et du coût de l’ensemble des travaux. En faisant abstraction du prix du foncier, nous avons pris comme exemple et évalué auprès des professionnels de la construction, le coût des travaux que nécessite de bâtir une villa de 300 m2 composée d’un sous-sol, du rez-de-chaussée et d’un étage. Notons que les prix divulgués ci-dessous peuvent varier selon les villes, les commerçants, et même selon la conjoncture économique du pays. Quoi qu’il en soit, nous avons conclu, après notre enquête, que le coût de construction d’une villa revient à environ 3 000 DH/m2.
Plus en détails, les premiers travaux concernent les fondations, ou le creusement du sol pour poser la base de la propriété. Il faut creuser près de 2 mètres de profondeur et en fonction du type du terrain, le prix diffère. Si le terrain est argileux, le prix se situe à 20 DH/m2 et s’il est rocailleur, il pourrait aller à 40 DH ou même pointer à 55 DH/m2, ce qui établit le coût du creusement entre 12 000 et 33 000 DH. Une fois cette étape qui prend presque 2 semaines est franchie, commence l’étape la plus importante et la plus longue qui est celle des gros œuvres. Il s’agit donc de la mise en place de la structure de la maison avec tout ce que cela nécessite en termes de poutres, de dalles, de mûrs, de croisement, de cloisons… Dans ce cadre, si certaines personnes préfèrent se procurer elles-mêmes les matières nécessaires à la construction auprès des détaillants, d’autres recourent plutôt à des sociétés de construction pour éviter tout casse-tête.
Comptez près de 388 000 DH pour les travaux de finition
Quel que soit le fournisseur, les gros œuvres nécessitent comme matières de base le ciment, le fer, le sable, la gravette, le tout-venant, les agglos, les hourdis, les poutrelles et les briques.
Ainsi, notre villa avec ses 3 niveaux requiert 40 tonnes de ciments. A un prix unitaire moyen de 60 DH pour un sac de 50 kg, la villa nécessitera 48 000 DH de ciment. A côté, il faut compter 12 tonnes de fer à raison de 8000 DH/tonne, soit 96 000 DH. Ensuite, notre modèle de villa devra absorber 80 m3 de sable, à un prix global de 20 000 DH. Il est à noter que le sable ne se compte pas en kilos, mais en chargements de remorque et chaque remorque contient 18 m3 comme maximum réglementaire et coûte 4 500 DH.
En outre, il faut compter 80 m3 de gravette à 4 000 DH la remorque de 18 m3, ce qui élève le coût final de cette matière à près de 18000 DH. Sans oublier le tout-venant, une matière assimilée à la gravette et tout aussi essentielle pour élever les murs et pour les travaux de terrassement. Au même prix, mais en moindre quantité, une villa requiert 40 m3 de cette matière, portant le prix à 9 000 DH.
Il faut compter également les briques et les agglos ou les hourdis afin de monter les murs intérieurs et extérieurs de la villa, sans oublier le mur du jardin dont la hauteur ne doit pas dépasser 2 mètres réglementairement. Ainsi, notre villa exige 15 000 briques, sachant que la brique couvre une superficie de 20/15 cm et affiche un prix unitaire de 2,50 DH. Du coup, le prix des briques totalise 37 500 DH. Si les briques peuvent être acquises auprès de détaillants, les agglos et hourdis, eux, doivent être achetés chez des sociétés spécialisées, respectant les normes antisismiques. Ainsi, avec un prix de 5,50 DH l’agglo, un montant de 82 500 DH est nécessaire, correspondant à près de 15 000 agglos en moyenne.
Au coût des gros œuvres, il faut prévoir également le coût de la main-d’œuvre qui peut varier entre 270 DH et 330 DH le m2. Globalement, cette étape réclame un financement de 393 000 DH approximativement et dure environ 4 mois, sauf imprévus.
S’ensuit alors l’étape qui concerne les travaux de finition. Mais avant d’entamer cette phase, une étape intermédiaire et tout aussi importante se cale entre les gros œuvres et la finition. Elle concerne les lots techniques dont l’électricité et la plomberie.
En fait, elle nécessite l’intervention d’un ingénieur du bureau d’études, muni de son plan technique en vue de donner les directives à la mise en place des fils électriques, leur type, leur nature, leur itinéraire ainsi que leurs gaines protectrices. L’ingénieur en question se doit aussi de décider de la tuyauterie et de la plomberie de son diamètre, de sa longueur et des différents détails concernant l’aspect technique de la maison. Ainsi, la mise en place du système électrique d’un villa de 300 m2 nécessite près de 10 km de fils électriques à un prix total de 15 000 DH. Si on y ajoute les disjoncteurs, les interrupteurs, les prises internet, télé et appareillage, la facture se monte à environ 20 000 DH. D’autant que pour une plomberie basique, notre logement requiert près de 80 000 DH pour un matériel basique. Ce n’est qu’après avoir réglé ces installations relatives à l’électricité, plomberie et tuyauterie que l’étape finition peut commencer. Il est clair que la finition avec tout le matériel utilisé dépend des goûts et des moyens financiers de chacun. Mais si l’on prend les modèles les plus basiques, le plâtre pour les faux plafonds devra coûter 9000 DH à raison de 30 DH/m2. Pour sa part, la peinture qui diffère selon le type, la couleur, la marque ou encore entre l’intérieur et l’extérieur de la maison, requiert 30 000 DH au bas mot. Après cela : la couverture du sol soit en carrelage, en marbre ou en parquet.
Alors que le marbre coûte 250 DH à 900 DH le m2, le carrelage, lui, est vendu à partir de 90 DH et peut atteindre jusqu’à 400 DH. Quant au parquet, son prix varie de 250 à 350 DH par m2. En supposant que le sous-sol soit couvert en carrelage et le rez-de-chaussée et l’étage en marbre, cette étape mobilise une dépense de 75 000 DH.
Ensuite, le propriétaire devra débourser près de 15000 DH au titre des équipements sanitaires, sachant que notre villa type compte 4 salles de bains. En effet, le prix du lavabo au même titre que le bidet peut aller de 600 à 2 500 DH. La douche avec son parterre carrelé diffère selon le type et la superficie et se vend entre 700 et 1200 DH. Plus chère que la douche, l’option baignoire peut coûter 2 000 à 4 000 DH.
Par la suite, le propriétaire peut se consacrer aux travaux de ferronnerie et de menuiserie. La ferronnerie est tout ce qui se rapporte aux murs de clôture, les balcons, le portail du garage, les rampes d’escaliers éventuellement, la porte principale ainsi que la protection des fenêtres. Tout cela devra totaliser un budget de 100 000 DH en moyenne en fonction de l’épaisseur, les motifs et la qualité du fer utilisé. La menuiserie, quant à elle, se décompose en deux parties, la première se rapportant à l’aluminium et la seconde au bois. Ainsi, l’aluminium, en fonction du nombre de portes, de fenêtres, de rideaux roulants va de 65 000 à 100 000 DH. Le bois de type massif, utilisé dans les portes des chambres, des placards, du dressing peut être facturé 30000 à 50 000 DH. Enfin, le coût de l’équipement de la cuisine varie selon si c’est une cuisine clés en main ou si les équipements sont achetés au détail. En tout cas, une cuisine de 25 m2 qui contient les tiroirs, les caissons, les armoires et le plan de travail pourrait totaliser environ 80 000 DH. Quant à l’électroménager dont le réfrigérateur, le four et la hotte, il coûte 20 000 DH environ.
Le coût de ces travaux est alourdi davantage avec l’installation du jardin. En effet, il nécessite un investissement conséquent en termes de gazon, de semences, de haies, de plantes. Ce qui devrait exiger en moyenne 15 000 DH. En tout et pour tout, les travaux de finition nécessitent un budget de près de 388 000 DH.
[tabs][tab title = »Des démarches administratives à suivre et des autorisations à avoir« ]Construire un logement nécessite au préalable de respecter certaines procédures administratives. A leur tête se trouve l’obtention de l’autorisation de construction et d’occupation des domaines publics (pour poser sable, briques et pierres). Pour cela, il faut faire appel à un architecte, un topographe géomètre et un bureau d’études pour la production des différents plans et attestations nécessaires. Ainsi, il faut budgétiser entre 10 000 et 30 000 DH pour la prestation de l’architecte, environ 15 000 DH pour celle du géomètre topographe et entre 6 000 et 20 000 DH pour le bureau d’études. Dès que les plans sont validés par l’agence urbaine, à travers une commission, l’autorisation de construction délivrée et le constructeur peut donc commencer ses travaux. Une fois que les travaux de construction sont achevés, le bien immobilier ne peut être occupé que si le propriétaire obtient un permis d’habiter. Il s’agit d’un document délivré par les autorités locales pour l’exploitation d’un bien immeuble. Il sert ainsi à attester la conformité des travaux achevés et permet de lever aussi toute restriction d’exploitation du bien.[/tab][/tabs]