Au Royaume
Semoule politique et diplomatie populiste…
Il est connu que le tact diplomatique de Benkirane n’a d’égal que les frasques protocolaires qui avaient jonché son mandat de Chef de gouvernement.

A un moment, cela devait arriver ! Le Parti justice et développement (PJD), ayant dépassé les bornes, a eu droit à un recadrage en bonne et due forme du Cabinet royal. Un haro du palais sur un sujet sensible, un enjeu stratégique. Abdelilah Benkirane, sorti d’une retraite dorée pour redorer sa paroisse, s’est aventuré dans la récupération politicienne de la cause palestinienne. Le (re)nouveau Pjdiste en chef s’est même permis de dénigrer tous ces signes de consolidation d’un partenariat forgé entre le Maroc et Israël, juste pour prendre le raccourci de la démagogie pro-Palestine. Pourtant, il sait très bien à quel point le Maroc, son Roi et son peuple sont attachés à la question. D’ailleurs, on ne cesse de couvrir d’éloges le Souverain, président du comité Al Qods, pour ses actions concrètes et pragmatiques pour la contribution à la paix dans le Moyen-Orient, ainsi que pour son soutien à cette cause pour laquelle la diplomatie chérifienne a une position aussi constante que ferme. Inutile de détailler… Il faut en revanche rappeler que la diplomatie, Abdelilah Benkirane n’en connaît même pas le b.a.-ba, à moins de la confondre avec des 7alka où chayatines et 3afarit donnent libre cours à leurs récits fantasmagoriques. Il est aussi utile de rappeler que son parti – qui a profité d’un momentum politique exceptionnel avec une réforme constitutionnelle – n’a pu tenir le département des Affaires étrangères que quelques mois. Totalement dépassée par les subtilités géopolitiques, la formation islamiste s’est résignée à rendre les clés de ce département de souveraineté. Aussi, il est connu que le tact diplomatique de Benkirane n’a d’égal que les frasques protocolaires qui avaient jonché son mandat de chef de gouvernement. Il aurait été diplomate, on l’aurait su : il aurait, par exemple, mieux géré son fâcheux épisode de «blocage gouvernemental» de 2016, qui lui a valu son fauteuil au profit de son éphémère diplomate de la première mouture de son cabinet. Position hypocrite que celle du PJD – de dénigrer un partenariat fort et fiable que le Maroc a établi – alors que c’est le chef de file de ce parti qui avait, lui-même, ratifié l’accord tripartite entre le Maroc, les États-Unis et Israël. C’était en ce jour historique de décembre 2020 où l’on pouvait voir un Saâd Eddine El Othmani afficher un sourire digne d’un écarteur dentaire en ratifiant cet acte mémorable. Un accord atypique dans la série des Accords d’Abraham, car tripartite, avec l’implication de la première puissance mondiale qui reconnaît de manière claire et implicite la marocanité du Sahara. On parle là de la première cause nationale dont le plaidoyer fait de plus en plus consensus.
S’évertuer à balancer des inepties compromettantes pour les constantes de la Nation juste pour faire du show populiste est assez pathétique de la part d’un cador comme Abdelilah Benkirane. Celui que l’on pouvait considérer comme un monstre politique à ses débuts aux affaires confirme son incompétence, si ce n’est à ne pas rater son tagine du Midi, sa sieste d’Addohr, son thé d’après Al Asr et ses élucubrations d’avant Moghreb, avant de s’expurger pour les Tarawi7.
Évidemment, ses disciples, ou du moins ce qu’il en reste, sont toujours là pour le sacraliser dans un simulacre de soutien politique intéressé par une tazkiya électorale. Mais il faut bien lui rappeler, comme à d’autres, qu’on ne badine pas avec la vision royale en matière de politique étrangère. Peut-être que le timing, pour mieux lui faire comprendre, serait entre deux bouchées de sa couscous party. Ça tombe bien, nous sommes vendredi…
