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Au Royaume

Sécurité, productivité, efficacité

A l’instar de la question très intéressante du capital immatériel, soulevée dans un discours du Trône et sur laquelle le Conseil économique et social et Bank Al-Maghrib ont travaillé depuis 2014 pour nous apporter l’analyse complète dans quelques jours, une autre question cruciale attend, elle aussi, des réponses: Que faut-il au Maroc pour entrer dans la catégorie des économies émergentes ?

Publié le

Edito Saad Benmansour

Dans le cortège des événements de l’année qui s’achève, des éléments et indices ne trompent pas. Les grandes signatures mondiales qui ont annoncé de gigantesques investissements, comme Renault, Boeing et autres, ne le font pas pour rien. Le plébiscite et l’accueil réservés au Maroc, en marge des tournées royales en Afrique, et l’engagement des pays du continent dans des projets dont le lead est laissé au Maroc sont autant de marques de confiance dans l’économie et l’expertise marocaines. L’organisation réussie de la COP sur terre marocaine, ou encore l’attachement des partenaires, que ce soit les Etats, les groupements d’Etats ou les organisations multilatérales, à considérer le Maroc comme étant désormais une des pièces maîtresses dans la région et le continent sont également autant de faits qui ne trompent pas.

Mais la quête ne doit pas s’arrêter là ; il y a encore du chemin pour atteindre nos objectifs. Des objectifs qui ont naturellement changé par rapport à nos ambitions d’il y a 20 ans. L’économie marocaine est aux portes de la division supérieure, certes, mais le plus dur maintenant c’est d’y accéder et d’y rester. La division des économies émergentes et même celle des pays dits développés ne sont pas forcément faites de pays nantis et à hauts revenus. L’éternel exemple d’un archipel dépourvu de toutes ressources, hormis ses femmes et ses hommes, est là pour nous le rappeler. Cet archipel s’appelle le Japon.

Une économie émergente a besoin d’abord et surtout d’ingrédients qui vont au-delà de la simple dimension matérielle. Le premier est la confiance qui découle de la stabilité qui, elle-même, est le résultat de la sécurité. Le deuxième ingrédient est la productivité du capital humain tributaire de la qualité des compétences qui passe inéluctablement par la formation, l’éducation. Troisième et dernier ingrédient important : des institutions fortes, compétentes et efficaces pour faire avancer les politiques publiques. Mais ces ingrédients ne donneraient rien sans les condiments que sont l’égalité des chances pour refaire fonctionner l’ascenseur social, la bonne gouvernance pour pérenniser les institutions, l’ancrage aux fondamentaux culturels et sociétaux où l’on trouve souvent l’ADN de notre savoir-faire ou encore la prise de conscience de la dimension environnementale et de durabilité.

Quand tous ces ingrédients sont là, les investisseurs et les fonds viendront d’eux-mêmes.

Com’ese

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