SUIVEZ-NOUS

Au Royaume

Sahara : un nouveau piège tendu au Maroc

Le Royaume devrait batailler ferme pour déjouer une manœuvre du Polisario portant sur les ressources naturelles.

Publié le


Mis à jour le

Union Africaine maroc

L’Union africaine se réunit, ce 21 mars, dans un sommet extraordinaire à Kigali au Rwanda. Ce sommet, décidé fin janvier dernier à Addis-Abeba, sera consacré au lancement officiel de la Zone de libre-échange continental (Zlec) avec la signature du protocole de sa mise en place. C’est un rendez-vous éminemment économique qui conforte la nouvelle politique africaine du Maroc. Sauf que ce sera également une nouvelle mise à l’épreuve de la diplomatie marocaine. En effet, le Polisario a déjà anticipé cet évènement en envoyant un message au Président du sommet, Paul Kagamé, pour inciter les pays de l’Union à «faire appliquer l’arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE)». Par ce geste, le Polisario et ses mentors veulent d’abord inscrire la question de l’exploitation des ressources naturelles du Sahara marocain à l’ordre du jour du sommet. Le Polisario ambitionne, ensuite, de faire exclure les provinces du Sud du territoire marocain dans les documents relatifs à la Zlec et dans les procédures de mise en œuvre de la zone de libre-échange. Notons que cette saisine du Président du sommet extraordinaire coïncide curieusement avec un déplacement officiel du président de la Commission Mahamat Moussa Faki en Algérie lors duquel la zone de libre-échange continentale a été abordée. Il semble, notent certains analystes, que le Polisario ait changé dernièrement de tactique. La guerre politique et diplomatique, et particulièrement dans le volet des droits de l’Homme, étant perdue d’avance, le front séparatiste s’essaie à la guerre économique et juridique. L’objectif est de faire beaucoup de mal avec peu de moyens en s’appuyant sur ses «rares» alliés. La mise sous séquestre et la vente aux enchères décidées par la justice sud-africaine d’une cargaison du phosphate, un procès similaire intenté, mais perdu au Panama et en Espagne, les deux arrêts de la CJUE, sur l’accord agricole et l’accord de pêche, versent dans ce sens.