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Saga Africa

Le nombre de conventions qui ont été signées au Mali et en Côte-d’Ivoire, sachant que d’autres suivront probablement en Guinée équatoriale et au Gabon, démontre que les pays africains sont pressés de concrétiser les opportunités.

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saad benmansour 2014 02 28

Avec la succession des visites royales en Afrique, c’est une fenêtre de tir historique qui s’offre à l’économie marocaine et au secteur privé en particulier. Le nombre de conventions qui ont été signées au Mali et en Côte-d’Ivoire, sachant que d’autres suivront probablement en Guinée équatoriale et au Gabon, démontre que les pays africains sont pressés de concrétiser les opportunités.
Pour le secteur privé marocain, l’Afrique est une aubaine. Même si d’autres pays ont déjà investi le paysage en force, comme la Chine et la Turquie, entre autres, ce qui se passe actuellement en marge de la visite royale prouve que l’offre marocaine a encore toute sa place. Et pour profiter de la fenêtre de tir, les entreprises marocaines gagneraient à changer rapidement de démarche.

La conquête des marchés africains ne peut plus se faire de manière épisodique ou à l’occasion de campagnes mais de manière continue. Nos entreprises doivent ouvrir des bureaux de représentation, des succursales, des antennes pour faciliter le business, pour être le plus proche des besoins de ces marchés, pour être les premiers à identifier et saisir les opportunités. Ces implantations peuvent servir aussi de structures de veille concurrentielle. Beaucoup de pays africains amis disposent de ressources qui peuvent nous être utiles. Les minerais, le coton, le bois, le sucre brut, le riz, et parfois même des métaux précieux, des hydrocarbures… Autant de denrées que nous payons au prix fort auprès d’autres pays alors que nous pouvons les valoriser avec nos amis africains…

Les institutions publiques aussi doivent accompagner cette dynamique en changeant leur démarche. Une agence comme l’AMDI devrait avoir des implantations en Afrique, comme elle en a en Europe, car les capitaux de ces pays s’intéressent aussi à faire du business au Maroc. Maroc Export, en plus des caravanes fréquentes qu’elle organise, doit avoir des antennes permanentes en Afrique.

Pour réussir tout cela, il faut bien entendu une vision globale. Et le Roi Mohammed VI en a déjà tracé les grandes lignes. Il s’agit d’abord de ne pas se disperser ni chercher à faire tout en même temps. Pour l’instant, c’est sur l’Afrique de l’Ouest qu’il faut surtout se concentrer car c’est là où le Maroc dispose d’un environnement favorable avec des pays en majorité francophones et qui reconnaissent au Maroc son rôle de leader à tous les niveaux. Cela n’exclut pas de faire, progressivement, des incursions en Afrique anglophone à condition de bien s’y préparer. Et puis, il est important de ne pas dupliquer les erreurs commises par certains pays développés en Afrique et qui font qu’ils soient aujourd’hui dépassés par d’autres puissances montantes comme la Turquie, la Chine, le Brésil…

L’Afrique, et plus particulièrement celle de l’ouest, est très réceptive à l’égard de la main tendue du Maroc. Mais il ne s’agit pas de faire du commerce pur et dur mais du co-développement au vrai sens du terme. C’est seulement de cette manière que la marque de fabrique «Maroc» peut s’enraciner de manière durable…