Au Royaume
RNI : Cinq engagements, 25 mesures pour un coût de 270 MMDH
• Les propositions faites par le RNI sont toutes réalisables.
• Elles nécessiteront un budget additionnel d’environ 54 MMDH par an.
• Cet argent proviendra de nouveaux mécanismes de financement qui seront mis en place.

C’est la première fois dans l’Histoire du Maroc qu’un parti politique rend public son programme électoral 100 jours avant la date des élections. Il vient même de lancer, pour être dans l’ère du temps, un «hashtag» (#Tu-mérites-mieux) pour en assurer une large diffusion, surtout auprès des jeunes. Encore une première. C’est également la première fois qu’une formation décline son programme en des mesures concrètes et réalisables, échéanciées et… budgétisées. Pour faire court, le RNI propose cinq engagements avec cinq mesures pour chaque engagement. Ce qui fait 25 mesures à concrétiser en cinq ans. Et, qui plus est, ce sont des mesures nouvelles qui viennent se griffer sur les programmes actuellement en cours, aussi bien dans le domaine de la protection sociale, de l’agriculture, de l’industrie ou des grandes infrastructures. Ce que propose le parti de réaliser durant les cinq années du mandat s’il est élu, est tout à fait nouveau. En résumé, le programme du RNI pour la période 2021-2026, tel qu’il a été présenté lors d’un Road show qui l’a mené dans cinq grandes villes, a fait le choix de concentrer son action prioritaire sur 5 engagements majeurs. Une protection contre les aléas de la vie pour tous les membres de la famille. Des soins de santé de qualité pour préserver la dignité. Un million d’emplois pour construire l’avenir. Une école publique de l’égalité pour les enfants. Et, enfin, une administration à l’écoute.
Ces engagements ne sont pas fortuits. Ils ne sont pas non plus élaborés dans des bureaux fermés et climatisés, ni le travail d’un bureau d’étude dument mandaté pour cela. C’est une réponse aux attentes et aux aspirations des citoyens et une concrétisation de leurs propositions pour un Maroc meilleur. Ces engagements qui constituent la base du contrat politique du RNI avec ses concitoyens, ont, en effet, été formulés suite aux différentes tournées d’écoutes organisées lors des cinq dernières années auprès de plus de 300 000 Marocains et Marocaines et au travail assidu sur des mesures réalisables et prioritaires. En clair, le RNI propose aujourd’hui «un programme politique cohérent, crédible et chiffré, émanant des Marocains et apportant des réponses concrètes à la crise actuelle».
Il ne s’agit pas de vaines promesses électorales comme nos partis ont l’habitude d’en faire à la veille de chaque échéance électorale. Loin de là, assure-t-on. Soit. Mais tout cela a un coût. Certes, oui. Le RNI y a pensé et a même imaginé des mécanismes novateurs, pour certains, audacieux, pour d’autres pour financer son programme dont le coût de la réalisation est estimé à 270 MMDH sur cinq ans, soit un budget annuel additionnel d’une moyenne de 54 MMDH. D’où le parti tirera tout cet argent ? Certainement pas des impôts. Le RNI s’engage dès aujourd’hui à ne pas toucher à l’IR, ni à l’IS et encore moins à la TVA. Il ne va pas augmenter ces impôts pour financer son programme. Ce qu’il s’engage à faire par contre c’est de réallouer certaines dépenses, au service de ces chantiers prioritaires. Il entend également mobiliser des ressources additionnelles, notamment à travers les contributions volontaires au fonds Zakat Al Mal et le maintien de la contribution sociale de solidarité. Le maintien de cette contribution, oui, mais pas dans l’état actuel. La contribution à la solidarité nationale doit être équitablement repartie. En d’autres termes, «qu’elle soit partagée par tous, chacun selon ses moyens».
Autre question qui revient le plus souvent dans la bouche des détracteurs du parti, pourquoi le RNI qui fait partie du gouvernement depuis 2013 n’a pas réalisé ces propositions, sachant qu’il dirige certains départements clés. La question n’est pas innocente, il faut le dire. Ce qui n’empêche pas le parti d’y répondre en toute franchise.
«Les mesures proposées n’ont pu être mises en place du fait que le parti ne gère pas le gouvernement mais y participe dans le cadre de la coalition gouvernementale», a souligné, en ce sens, son président Aziz Akhannouch, lors de l’étape de clôture de ce road show qui a eu lieu à Casablanca mercredi dernier. En revanche, poursuit-il, «le parti a réussi à obtenir des résultats positifs et significatifs au niveau de l’ensemble des secteurs ministériels qu’il a eu à gérer». Partant de là, poursuit son président, le RNI «s’engageait à mettre en œuvre son ambitieux programme si son parti obtiendrait la confiance de ses concitoyens lors des prochaines élections législatives». Aziz Akhannouch a également tenu à préciser que «le programme des Indépendants est une marque déposée du parti, qui servira de véritable charte pour le RNI et qui permettra aux citoyens de suivre toutes les réalisations du parti». Le citoyen marocain, assure-t-il, «mérite d’accéder à des services de santé de qualité, mais aussi à un revenu et à un emploi stable, à une protection sociale solide, à une éducation à même de garantir l’égalité des chances pour tous et à un traitement digne de la part de l’administration, car le citoyen marocain mérite le meilleur».
Cela dit, on ne peut pas parler d’un programme électoral sans annoncer ses objectifs macroéconomiques. Ainsi, il compte ramener par exemple le déficit public à 3,7% en 2026, contre 6,9% en 2022 (selon les estimations prévues dans le cadrage budgétaire triennal établi pour la période 2021-2023), et ce, en intégrant, bien sûr, le coût additionnel de son programme et en tenant compte de l’état actuel des finances publiques.
Un programme réaliste et chiffré
Le RNI a chiffré le coût additionnel de son programme. Il s’élève à 270 MMDH sur cinq ans, soit une moyenne de 54 MMDH par an. Cette dépense publique additionnelle sera orientée vers la relance immédiate de la machine de l’emploi pour faire face à l’impact de la crise, le financement de la protection sociale, l’investissement dans les secteurs stratégiques de l’éducation et de la santé et la garantie d’une vie citoyenne digne pour tous les Marocains.
Le coût additionnel du programme du RNI est soutenable et les Indépendants mobiliseront diverses ressources pour le financer. Outre l’impact positif de la croissance sur les recettes fiscales de l’État, le RNI procédera à la réallocation de certaines dépenses, au service de ces chantiers prioritaires pour plus d’efficience budgétaire. Il mobilisera également des ressources additionnelles, notamment à travers les contributions volontaires au fonds Zakat Al Mal et le maintien de la contribution sociale de solidarité.
Le RNI s’engage à ne pas augmenter la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), ni l’impôt sur le revenu (IR), ni l’impôt sur les sociétés (IS), mais à fournir ses meilleurs efforts pour que chacun paie l’impôt qu’il doit.
Les Indépendants pensent que la priorité n’est pas d’augmenter l’impôt payé par chacun, mais que la contribution à la solidarité nationale soit équitablement répartie. En d’autres termes, qu’elle soit partagée par tous, chacun selon ses moyens. Ils accordent la priorité à la relance et se donnent cinq ans pour rétablir les finances publiques.
Le cadrage budgétaire triennal établi pour la période 2021-2023 tablait sur un déficit budgétaire durement impacté par la crise sanitaire, progressant de 6,2 % en 2022 à 5,2 % en 2023. En intégrant le coût additionnel de son programme et en tenant compte de cet héritage, le déficit public devrait évoluer de 6,9 % en 2022 à 3,7 % en 2026.
