SUIVEZ-NOUS

Au Royaume

Récompenser les performants

Les aides publiques et subventions ne disparaîtront jamais. Mais comme pour la caisse de compensation, les incitations doivent profiter exclusivement aux entreprises performantes.

Publié le


Mis à jour le

saad benmansour 2012 11 30

Avec la réforme, annoncée, de la Caisse de compensation, c’est une grande page de l’histoire de l’économie du Maroc moderne qui sera tournée.
Les tenants et les aboutissants d’une telle réforme sont connus. Depuis plusieurs années, le débat public sur la question a été plus que prolifique : les limites et distorsions du système actuel sont diagnostiquées, les benchmarks avec les expériences internationales déjà réalisés, les pistes et les axes de la réforme sont identifiés avec précision. Il reste maintenant à passer à l’acte et tout porte à croire que le gouvernement et les opérateurs du secteur privé sont arrivés à un consensus dans ce sens.

Maintenant, la réforme de la compensation peut constituer une excellente occasion pour les pouvoirs publics d’entamer la vraie mutation de fond dont notre modèle économique a besoin. Réformer la Caisse de compensation se justifie, entre autres arguments, par la nécessité de mieux cibler les aides et de lutter contre les situations de rente. Soit. Les entreprises, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes, qui sont structurées, transparentes, socialement conformes, qui déclarent et paient correctement leurs impôts, ne peuvent être qu’en accord total avec la démarche. Sauf qu’en contrepartie, et pour qu’elles continuent d’y croire et d’investir, ces mêmes entreprises ont besoin d’être encouragées, récompensées et, pourquoi pas, favorisées. En somme, au lieu de l’économie de rente, c’est désormais l’économie de la performance et de l’excellence qu’il faut instaurer.

Les concepts de catégorisation des entreprises au niveau de la Douane, déjà opérationnels, ou dans leur relation avec le fisc, qui est en cours de lancement, sont de bons exemples de ce qui peut être fait. Mais les entreprises citoyennes ont le droit à bien plus qu’un simple traitement différencié en termes de procédures. Car il ne faut pas se faire d’illusion : comme partout dans le monde, y compris dans les pays les plus développés, les subventions publiques ne disparaîtront jamais de notre économie. Sauf que, comme pour la compensation où il a évoqué la notion de ciblage, le gouvernement doit désormais cibler ses incitations fiscales et autres types de subventions, quelles qu’elles soient, en ne les accordant qu’aux entreprises qui le méritent, celles qui créent de la richesse, qui rapportent des devises, qui emploient, qui innovent. C’est de cette manière que l’Etat pourra instaurer de manière durable une nouvelle économie basée sur la performance et rien d’autre.