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Au Royaume

RAM, une grève stupide

Le gouvernement doit-il intervenir ? La seule préoccupation qui doit prévaloir est la sécurité des passagers. Si elle est défaillante, alors oui il faut intervenir. Dans le cas contraire, s’abstenir.

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Voici maintenant plus de trois mois que les techniciens de Royal Air Maroc (RAM) sont en grève. Ils sont 500 grévistes selon le Syndicat des techniciens de l’aéronautique du Maroc (STAM), nouvellement créé, 417 selon la direction de la RAM, à être privés de leur salaire, de leurs avantages sociaux et de l’accès au site industriel de la compagnie. L’affaire a tellement duré que beaucoup en ont appelé à l’intervention des pouvoirs publics pour régler le problème
Le plus surprenant est qu’à l’origine de ce mouvement qui s’enlise chaque jour un peu plus, en l’absence d’un dialogue entre les deux parties, il n’y a aucune revendication d’ordre salarial ou ayant trait aux conditions de travail au sein de la compagnie.
D’après le syndicat, la grève a été déclenchée parce que la direction de la RAM a suspendu quelques techniciens et changé d’affectation quelques autres, problème auquel est venue se greffer une mésentente sur une question de formation. Ces événements, somme toute mineurs et qui pouvaient être résolus par le dialogue, si chacun y mettait du sien, méritent-ils un tel bras de fer ? Assurément non, car nous avons là tous les ingrédients d’une grève que l’on peut qualifier de stupide, voire dangereuse…
D’abord, il s’agit là d’un domaine qui touche à l’entretien et à la sécurité des avions, et donc des personnes, ce qui aurait pu inciter et les grévistes et les dirigeants de la compagnie à trouver une issue à ce conflit. Car, finalement, peu importe qui a tort ou qui a raison, s’agissant d’une entreprise autonome, ce qui importe, c’est de savoir si la sécurité est assurée à bord des avions. Là, le débat devient public.
Sur ce plan, les responsables de la RAM affirment n’avoir aucune crainte à ce sujet dans la mesure où le centre industriel de la RAM tournait auparavant avec un sureffectif et que, par ailleurs, des appareils sont envoyés en maintenance à Perpignan, en France. Les grévistes, eux, sous-entendent le contraire.
Le gouvernement doit-il alors intervenir ? La seule préoccupation qui doit prévaloir est la sécurité des passagers. Si elle est défaillante, et l’Etat doit s’en assurer, alors oui il faut intervenir. En revanche, si elle est garantie, il n’y a aucune raison pour que l’Etat s’immisce dans un conflit qui relève d’une relation employeur-employé. Que celui qui se sent lésé s’adresse à la justice.