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Que fait Abdelaziz Elomari ?

Les Casablancais ne saisissent pas quelle direction est en train de prendre la ville, ni la vocation que les responsables veulent lui donner.

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Edito

Casablanca et les Casablancais n’ont jamais été aussi mal servis que ces dernières années par ceux censés s’occuper d’eux. Des déchets qui s’amoncellent dans un triste décor devenu habituel, des bus agonisants, des chaussées irrégulières, un domaine public que se sont approprié cafés, restaurants, commerces de tout genre, des grands projets dont les délais s’allongent indéfiniment, d’autres qui sont suspendus pendant des mois, des SDL qui se créent, d’autres qui disparaissent comme par magie…Et quand bien même certains projets séduiraient sur papier, leur concrétisation piétine par manque d’anticipation…

La colère enfle face à une gestion chaotique et une communication défaillante. Le maire de la ville, premier responsable de la gestion de la chose locale, n’est pas un homme de communication. Il botte souvent en touche quand on le sollicite. Ses réponses laconiques servies aux élus et à la presse trahissent une aversion à l’échange et aux critiques.

Les sessions du Conseil de la ville, occasion idoine pour communiquer, expliquer et convaincre, se limitent souvent à de simples formalités de votes en série, loin de l’idée qu’on puisse se faire de l’exercice de la démocratie locale. Hormis certains élus – toujours les mêmes – qui interpellent le maire sur certaines de ses décisions, la session donne rarement lieu à un vrai débat d’idées, une reddition des comptes, encore moins à des données précises et chiffrées. Les réponses sont toujours approximatives. Les chiffres aussi.

Casablanca est devenue année après année un condensé de toutes les tares dont peut souffrir une métropole. Les Casablancais ne saisissent pas quelle direction est en train de prendre la ville, ni la vocation que les responsables veulent lui donner. Ils ont l’impression d’être dans un chantier à ciel ouvert qui avance «comme on peut».

Ville fourre-tout. Ville anarchique. Ville qui perd son âme. Ville qu’on voit et qu’on évite de regarder. Et cette impression d’être dans un long tunnel dont on n’aperçoit pas l’issue. L’impression que les élus essaient juste de gagner du temps, en attendant les prochaines élections. Et que le citoyen n’a guère voix au chapitre.