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Au Royaume

Quatre mois et toujours rien…

Responsabilité et reddition des comptes. Deux expressions devenues, ces dernières années, parmi les plus prisées par notre classe politique.

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Edito Saad Benmansour

En soi, un tel discours dénote d’un changement et d’une maturité, on en convient, même si sur le plan pratique l’application du concept est encore très perfectible.

En toute logique, quand un responsable, qu’il soit élu ou nommé, doit rendre des comptes, il est censé le faire par rapport à un bilan et sur la base d’une feuille de route ou un plan d’action sur lesquels il se serait engagé au moment de sa prise de fonction. Cela suppose, par conséquent, que ce responsable commence d’abord par dresser un bilan de départ, une sorte d’état des lieux de son périmètre d’action et qu’il propose, par la suite, un programme avec des objectifs précis, chiffrables, mesurables ainsi que les actions qu’il compte entreprendre pour les atteindre. C’est sur la base de ces engagements que l’on peut évaluer et demander une reddition de comptes. En matière de gestion, y compris de la chose publique, cela relève de l’axiomatique.

Au mois de septembre dernier, le Maroc a connu des élections régionales. A la veille de ces élections, les candidats de tous bords, à l’occasion de leurs campagnes, avaient fait des promesses aux électeurs. Mais il se trouve qu’à ce jour, soit quatre mois après leur prise de fonction, aucun des patrons des douze nouvelles régions ne s’est encore manifesté sur ce registre si ce n’est quelques sorties au contenu très sommaire au lendemain du scrutin. Quatre mois étant largement suffisants pour se faire une idée claire des dossiers, on aurait beaucoup apprécié, par exemple, de voir un ou plusieurs présidents de régions nous proposer leur vision, leurs ambitions et leurs programmes.

En fait, il ne s’agit pas pour eux de réinventer la roue. Ils disposent de tous les éléments nécessaires pour faire leur bilan d’ouverture : les données statistiques officielles de tout genre, les monographies régionales, les études, rapports et autres outils sont déjà disponibles pour établir des diagnostics précis. Au niveau de l’administration, il existe même pour certaines régions des ébauches de plans de développement. En théorie, un travail de terrain devrait permettre à un président de région de compléter les données documentaires par la réalité et surtout de recueillir auprès des acteurs locaux et régionaux des éléments pour élaborer une vision. Laquelle vision doit en principe être déclinée en plan d’action et surtout aussi exposée et partagée avec tous. A défaut, on se demande sur quelle base les électeurs pourraient évaluer l’action d’un président de région, que ce soit en milieu de parcours ou en fin de mandat…