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Presse écrite : charité bien ordonnée…

La presse écrite se fait rattrapper par cette mise à  niveau à  propos de laquelle elle a tant glosé. La signature, dans les semaines à  venir d’un contrat-programme entre le gouvernement et les professionnels de la presse.

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les professionnels de la presse

La presse écrite se fait rattrapper par cette mise à niveau à propos de laquelle elle a tant glosé. La signature, dans les semaines à venir d’un contrat-programme entre le gouvernement et les professionnels de la presse, scindera la profession en deux catégories car, précise-t-on au ministère de la Communication, «tous les supports de presse ne sont pas éligibles aux mesures que comporte l’accord». A commencer par la subvention symbolique qui commencera à être versée, non plus aux journaux partisans – mais aussi à d’autres privilégiés -, comme c’était le cas auparavant, mais selon des critères de méritocratie. Le montant qui y correspond, environ 10 millions de DH, sera versé par la Primature à un fonds spécial auquel le ministère de la Communication rajoutera quelque 12 millions de DH, prévus d’ailleurs dans le budget 2004. Mieux, le Premier ministre a promis de faire un effort supplémentaire en accordant une rallonge de quelques millions de dirhams. Autre avantage de l’accord, les entreprises auront accès à tout l’arsenal de produits financiers prévu pour la mise à niveau, notamment les crédits à taux réduits et les fonds de garantie. Enfin, leur personnel accédera aux logements dits économiques et bénéficiera des mesures d’encouragement accordées aux salariés d’autres secteurs. Tout cela ne profitera pas à tout le monde, bien sûr. Au ministère, on déclare que «l’on aidera uniquement les entreprises de presse prêtes à jouer le jeu de la transparence, de la citoyenneté, de la déontologie», plus concrètement celles qui seront en règle avec les organismes sociaux et seront disposées à publier leurs comptes et rendre publics leurs chiffres de vente. Pour les autres, le gouvernement accordera un délai de grâce de quelques mois, à condition qu’elles engagent un processus de mise à niveau.
Rendez-vous donc en 2004. Les surprises ne manqueront pas. A commencer par celle de ces journaux qui n’arrêtent pas de donner des leçons aux autres, alors qu’ils ne paient même pas la CNSS pour leurs salariés. Si, si, ça existe et c’est même plus courant qu’on ne le pense !