Au Royaume
Portugal : des milliers de policiers en colère dans la rue
Des milliers de policiers ont manifesté jeudi soir à Lisbonne dans un climat tendu pour protester contre les coupes salariales prévues par le gouvernement dans le cadre de sa politique d’austérité.
Les protestataires, quelque 15 000 selon les estimations des médias, se sont rassemblés dans le centre ville avant de se diriger vers le Parlement où un important dispositif de sécurité a été déployé. Certains d’entre eux ont forcé les barrières de sécurité érigées devant les escaliers d’accès à l’Assemblée nationale.
Alors que les manifestants étaient rassemblés devant le Parlement, un groupe de six représentants des forces de sécurité a été reçu par la présidente de l’Assemblée Assunçao Esteves.
« L’objectif de la manifestation n’est pas de provoquer des incidents. Mais la tension parmi les policiers est très grande, et nous craignons que des éléments extérieurs viennent infiltrer la manifestation », avait prévenu Paulo Rodrigues de la Commission coordinatrice qui regroupe les syndicats des policiers.
Cette manifestation, convoquée par les syndicats de la police nationale, de la gendarmerie et des gardiens de prison, a été décidée après plusieurs réunions jugées infructueuses avec le ministre de l’Intérieur Miguel Macedo.
A l’issue de ces négociations, les agents des forces de l’ordre n’ont obtenu qu’une modeste revalorisation de 25 euros de leur prime mensuelle d’entretien d’uniforme.
Le 21 novembre dernier, quelque 10.000 policiers avaient manifesté devant le Parlement pour protester contre les mesures d’austérité frappant leur profession. Certains d’entre eux avaient forcé la barrière de sécurité dressée par leurs collègues en uniforme et avaient occupé brièvement les marches de l’Assemblée nationale.
Ces incidents qualifiés « d’inacceptables » par le gouvernement, avaient coûté sa place au directeur de la police nationale, Paulo Valente Gomes.
La cure de rigueur mise en œuvre au Portugal en contrepartie d’une aide financière internationale, a provoquée une montée de la grogne de la population, exacerbée par les sacrifices à répétition.
Pour cette année, le gouvernement de centre droit a approuvé des coupes sévères dans les salaires et les retraites des fonctionnaires.
Les mesures d’austérité ont toujours été durement critiquées par les syndicats, qui peinent toutefois à accroître la mobilisation malgré les manifestations et les grèves organisées régulièrement.