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PMV/Ressources humaines : Les nouveaux enjeux

Depuis la mise en place du Plan Maroc Vert, les écoles spécialisées en agriculture ne cessent d’introduire de nouvelles filières ou spécialisations. Compte tenu du niveau de technicité toujours plus élevé exigé par l’activité, les exploitants ont en effet besoin d’un personnel très qualifié.

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Depuis plus d’une décennie, le secteur agricole a connu de grandes transformations. Le grand enjeu est de préparer une nouvelle génération d’agriculteurs ou d’exploitants agricoles capables de s’adapter aux évolutions de l’environnement : aléas climatiques, accès au crédit, accès aux intrants et aux équipements, politiques agricoles. Seuls des agriculteurs professionnels et qualifiés seront en mesure de prendre le virage de l’agriculture du 21e siècle, et de mettre en place des exploitations viables, capables de dégager un bénéfice suffisant et de réinvestir dans l’exploitation. Dans cet ordre d’idées, il faut souligner que le secteur privé attire de plus en plus de lauréats issus des différentes écoles spécialisées dans l’agriculture. «Aujourd’hui, les ingénieurs issus des différentes filières agricoles souhaitent intégrer de grands groupes. De par leur formation, ils ont une capacité d’adaptation leur permettant une très bonne insertion parfois même dans d’autres secteurs que l’agriculture», explique Ali Serhani, directeur associé au cabinet Gesper Services.
Une tendance que confirme Ali Hammani, directeur de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II de Rabat (IAV). «La multidisciplinarité et la richesse des profils de l’IAV Hassan II ont fait que les lauréats de l’IAV Hassan II ne connaissent pas de difficultés majeures quant à leurs insertions professionnelles. Une étude réalisée par le ministère a révélé que le taux d’insertion des lauréats, une année après l’obtention du diplôme, frôle les 100%», souligne-t-il.

Haut niveau de formation et de professionnalisation

Les secteurs qui attirent les lauréats sont essentiellement les entreprises des travaux publics, les bureaux d’études, l’agro-industrie…
Il faut souligner, à ce propos, que le secteur agricole couvre une très large gamme de métiers, s’exerçant avec ou sans diplômé, dans les domaines de la culture de céréales, du maraîchage, de l’arboriculture, de l’horticulture, de l’élevage, ou encore des pépinières. Les profils les plus recherchés sont ceux qui exigent le plus haut niveau de formation et de professionnalisation, compte tenu des évolutions techniques que connaît le secteur agricole. Les ingénieurs en génie rural tiennent évidemment le haut du pavé (ingénieurs en agronomie, hydrologie, agroéconomie, gestion des énergies, de l’eau) car les exploitations et les entreprises agricoles sont de plus en plus soumises à des exigences de rendement (meilleure gestion des énergies, rentabilité des exploitations) et de qualité (critères internationaux en matière de sécurité alimentaire, gestion des énergies, transformation des produits agricoles).
Les recruteurs sont aussi à la recherche de profils issus d’entreprises plus classiques, avec des compétences en gestion, marketing ou finances pour des postes de managers financiers, marketing, communication, gestionnaires d’exploitations agricoles qui travaillent au quotidien avec des fournisseurs ou des clients de la grande distribution européens, asiatiques ou nord-américains. Malheureusement, ces métiers sont encore relativement récents, et souffrent d’un manque cruel de formations dédiées si bien que de nombreux emplois «verts» ne trouvent pas preneurs. Les compétences manquent notamment dans certains domaines de l’ingénierie.

De nouvelles filières et spécialisations en vue

Face à ces nouveaux enjeux, les instituts spécialisés s’impliquent de plus en plus dans la modernisation du secteur et à leur tête l’IAV de Rabat. Depuis la mise en place du Plan Maroc Vert, l’institut ne cesse d’introduire de nouvelles filières ou spécialisations, notamment dans le domaine de l’aménagement hydro-agricole, des techniques de production, de la gestion agro éco-systémique, de l’agro-industrie, du marketing ou encore de la mise en place de masters spécialisés (irrigation, MISEAD) et des masters de recherches (biotechnologie, parasitologie).
Pour cette année, deux masters sont ouverts et couvrent une dimension régionale et africaine importante. Le master “Systèmes mondiaux de navigation par satellites (GNSS)” et le master “Sciences géospatiales et gouvernance foncière (SGGF)”. «Face aux évolutions technologiques, de nouvelles compétences et profils d’ingénieurs seront demandés sur le marché. Notre institut entend soumettre des dossiers d’accréditation dès la rentrée académique 2020/2021 pour de nouvelles filières d’ingénieurs, médecins vétérinaires et masters spécialisés», précise le directeur de l’IAV. In fine, pas moins d’une quinzaine de spécialisations seront proposées comme l’agriculture de précision, l’agriculture urbaine, l’informatique appliquée à l’agriculture, l’intelligence artificielle appliquée à l’agriculture et bien d’autres.