Au Royaume
PLF 2023: le gouvernement compte mobiliser 25 milliards de dirhams à travers les financements innovants
Le recours de l’Etat aux financements innovants va crescendo. Après avoir mobilisé 11,9 milliards de dirhams en 2021, et plus de 20,9 milliards de dirhams en 2022, le ministère des Finances prévoit de lever près de 25 milliards de dirhams en 2023 via ces mécanismes de substitution à l’endettement.
Selon des chiffres officiels communiqués par l’Exécutif, depuis 2019, date à laquelle le ministère des Finances a entamé le recours à ces mécanismes de financements, ce sont plus de 42,4 milliards de dirhams qui ont, à ce jour, été mobilisés par l’argentier du Royaume.
Les financements innovants désignent les mécanismes financiers, hors privatisation, auxquels peut recourir l’Etat pour se financer en substitution à l’endettement. Il peut s’agir de partenariats public-privé (PPP) ou encore de monétisation de certains actifs de l’Etat, à travers des opérations de « leaseback ».
Concrètement, ces actifs, qui peuvent être des bâtiments administratifs, des établissements d’enseignements publics, ou encore des CHU, sont cédés à des investisseurs institutionnels (caisses de retraite, compagnies d’assurance, etc.) en contrepartie d’un revenu locatif contractuel.
L’une de ses opérations a ainsi consisté en novembre 2019, à la cession en leaseback par l’Etat, à la Caisse marocaine des retraites (CMR), de 5 Centres hospitaliers universitaires, pour un montant de 5 milliards de dirhams.
Ce mécanisme a le mérite de fournir de la liquidité immédiate à l’Etat lui permettant de maintenir sa capacité à investir dans ses projets stratégiques, tout en réduisant ses besoins d’endettement, surtout dans une période où les marges de manœuvres budgétaires sont limitées, à cause des effets combinés de la crise sanitaire et des perturbations géopolitiques mondiales.
Au vu de ce contexte, le gouvernement considère ces mécanismes de financements innovants comme un complément «indispensable» aux modes de financements classiques. Dans ce sens, l’Etat œuvre à l’identification de nouveaux actifs étatiques éligibles, ainsi qu’à l’élargissement de la base des investisseurs potentiels.