Au Royaume
Pénurie de sucre au Maroc ?
Le Maroc ne sera pas en peine d’en trouver sur le marché mondial.
Mais à quel prix ?
Décidément, la question du sucre n’a pas fini de poser de multiples problèmes au gouvernement. Après la hausse inévitable intervenue le 15 août, voilà que le Maroc est maintenant menacé d’une pénurie de sucre à la suite des mouvements de grève qui affectent gravement le fonctionnement de la plus importante raffinerie du pays, la COSUMA.
Les perturbations que connaissent les cours mondiaux du sucre se répercutent directement sur le Maroc qui est, pour l’instant, tributaire à 100% de l’étranger pour son ravitaillement en sucre en attendant le lancement de l’opération betterave qui, cette année, n’en a été qu’au stade expérimental (5600 tonnes de sucre ont été produites) et qui, dans un premier temps, couvrira moins de 10% des besoins du pays avec 30000 t sur 350000 t nécessaires. Le Maroc a dû donc se porter acheteur de 100000 t sur le marché mondial pour assurer son approvisionnement jusqu’au 31 décembre à 1,60 DH le kg soit une augmentation de 60 Fr. La Caisse de compensation amortissait les soubresauts du marché mondial, mais la hausse de 1963 a atteint des proportions telles que la caisse s’est trouvée en quelques mois littéralement mise à sec. Ce sont donc les raffineurs qui assurent actuellement sur leur trésorerie la compen-sation nécessaire. Mais voilà que des mouvements de grève de plus en plus prolongés affectent la marche de la COSUMA dont la production quotidienne se situe aux alentours de 1000 tonnes, ce qui risque de susciter une pénurie de sucre. Le Maroc ne sera pas en peine d’en trouver sur le marché mondial. Mais à quel prix ? Il ne fait pas de doute que ce sera beaucoup plus cher qu’au cours actuel.
