Au Royaume
Pêche : où sont passés les milliards ?
Voilà ce qu’on peut appeler une vraie association professionnelle. Les chefs d’entreprise textiles n’attendent apparemment pas d’être pris en charge par l’Etat pour avancer, contrairement à leurs confrères dans d’autres secteurs qui sont encore dans l’ancienne logique de l’assistanat. A travers votre article paru le 23 janvier, on comprend que les textiliens savent ce qu’ils veulent et sont décidés à y aller tout en se concertant avec les pouvoirs publics. C’est de cet état d’esprit que le Maroc a besoin aujourd’hui pour bâtir une économie saine et forte.
Décidément, nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge et notre sport favori, nous autres marocains, est de revendiquer. Même les chefs d’entreprises s’y mettent. C’est du moins ce qu’on comprend quand on lit votre article sur la pêche, paru dans le numéro du 23 janvier. Ces gens-là ont eu droit à toutes les largesses possibles et imaginables. Dans les années 1970 et 80, l’Etat leur a octroyé des crédits garantis par la CCG que nombre d’entre eux d’ailleurs n’ont pas remboursé. En 1995 et 1996, ils ont demandé le départ des bateaux espagnols accusés d’être à l’origine de leurs problèmes. Les Espagnols sont partis, mais la situation ne s’est pas pour autant améliorée. Aujourd’hui, on découvre des entreprises avec des bateaux délabrés et des bilans déséquilibrés. Simple question : où sont passés tous les milliards de bénéfices qu’ils ont réalisés depuis des années puisqu’ils n’ont servi ni à renouveler les navires, ni à rembourser les crédits, ni à recapitaliser les entreprises ?
Rachida Oustade Cadre