Au Royaume
Pas sympa
Pourquoi le gouvernement sortant n’a-t-il même pas tenté de réformer la Caisse de compensation ou de résoudre
le problème du Conseil
de la concurrence ?
On n’a pas fini de parler de la hausse des prix. Si les chiffres sont là pour attester que le salaire moyen a crû, en phase avec le renchérissement du coût de la vie, il reste que, pour certaines franges de la population, la dépense est allée plus vite que la recette. Quoique manipulé et alimenté par une communication maladroite, il y a un fond de mécontentement qu’il ne faut pas négliger, surtout que les produits de base coûteront autant, sinon plus cher, à l’avenir.
Encore 22 milliards de dirhams de subventions à débourser pour 2008 ? Les équilibres sont connus et il y a fort à parier que le Budget ne programmera que quelque 15 milliards de dirhams, pour une dépense qui, c’est facile à prévoir, sera nettement supérieure. Et va pour des arriérés de la Caisse de compensation que l’Etat fera supporter aux opérateurs économiques. Jusqu’à quand ?
Question : pourquoi le gouvernement sortant, qui se targue d’avoir accompli de belles réalisations – certes – a-t-il laissé le problème en suspens ? Pourquoi continuer à dilapider de l’argent à subventionner riches et pauvres de la même manière, sans se soucier du lendemain? En réalité, tant que les choses allaient bien, on pouvait se permettre quelques petits milliards de dépenses inutiles. Puis, le mécanisme s’est emballé. Ensuite, le gouvernement a fait son temps et laissé le dossier en plan. On sait que la réforme n’est pas facile, mais on aurait dû au moins essayer. Il existe des expériences internationales dont on aurait pu s’inspirer. Pas sympa !
On n’a pas fini de parler de la hausse des prix. Le Maroc est un pays de paradoxes. Il se dote de lois, d’organes pour les appliquer et les oublie vite fait. La Loi 06-99 sur les prix et la concurrence est relativement bien faite. Elle fixe les règles de régulation, protège consommateur et vendeur et permet à l’Etat, même dans le cadre de la liberté des prix, d’agir quand les variations sont excessives. Seulement, il faut l’aval du Conseil de la concurrence. Malheureusement, son président est aux abonnés absents, le mandat de ses membres a expiré et l’Etat, qui n’en est pas à une situation ridicule près, se retrouve parfois juge et partie. Qui a le pouvoir de changer tout cela ? Qui peut nommer le président du conseil ? Tout simplement le Premier ministre et il ne l’a pas fait. Pas sympa !
On n’a pas fini de parler de la hausse des prix. Ce n’est que lorsque les citoyens ont commencé à grogner que l’on a redécouvert le contrôle des stocks, de l’affichage et autres mesures préventives, un processus censé être continu. O๠était le gouvernement pendant tout ce temps ? Pas sympa !
