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Il est remarquable de constater que depuis trois ans la tension sociale s’est visiblement apaisée. Les syndicats ont mis une sourdine à  leurs revendications excessives et les grèves ont perdu de leur intensité.

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Il est remarquable de constater que depuis trois ans la tension sociale s’est visiblement apaisée. Les syndicats ont mis une sourdine à leurs revendications excessives et les grèves ont perdu de leur intensité. Certes, les mouvements de contestation existent toujours, mais ils sont cantonnés dans la limite du raisonnable, des revendications sectorielles qui finissent par déboucher sur un compromis. Les grèves à grande échelle semblent relever du passé.
Dans ces conditions, plus personne ne se préoccupe de savoir quand le fameux texte sur le droit de grève, inscrit dans les cinq Constitutions que le Maroc a connues depuis 1962, deviendra enfin une réalité.
Pourtant, cette réalité a failli avoir lieu. Le 30 avril 2003, le package découlant de l’accord social signé entre le gouvernement, le patronat et les syndicats comprenait la sortie de cette loi. Mieux, à l’époque, un projet existait déjà et, en septembre de la même année, une nouvelle mouture avait été élaborée, mais les syndicats ont considéré que le préavis de grève imposé par le texte était trop long, les patrons n’étaient pas d’accord et on en est resté là en dépit de la promesse faite solennellement par Driss Jettou de résoudre le problème en 2006. Il faut croire que tous les problèmes du pays ont fondu dans la bonne conjoncture des 8,1% de croissance de l’année écoulée.
Peut-on continuer à faire comme si de rien n’était, sous prétexte que tout va bien aujourd’hui, que l’on est en pleine année électorale et que, durant celle-ci, il ne faut pas faire de vagues ? Ce serait faire l’impasse sur des problèmes latents. Déjà 2007 ne sera pas aussi bonne que 2006, 2008 n’est pas non plus exempte de risques et le renchérissement du coût de la vie est palpable. Tous les ingrédients de la tension sociale sont réunis.
Qui va alors agir ? Le prochain gouvernement ? Il ne faut pas compter sur l’ouverture d’un dossier aussi brûlant en début de législature, ce serait suicidaire. En revanche, il est de la responsabilité de M. Jettou, qui avait pris un engagement public et qui avait fait moult concessions aux syndicats dans le cadre de l’accord social, de régler le dossier. A moins que lui aussi ne mette en balance l’année électorale. Il faut alors rappeler au Premier ministre qu’à maintes reprises, tout au long de son mandat, il a pris le soin de préciser qu’il n’avait pas d’ambitions électorales et qu’il était là pour appliquer un programme dans l’intérêt du pays. On veut bien le croire… en attendant les élections