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Au Royaume

Ouvrir les vannes de l’investissement

Le Maroc opérait une mise à niveau structurelle, un effet de rattrapage, il franchit là un palier, passant au développement à grande vitesse, régulier et durable.

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C’est l’année de l’investissement ! On pouvait parier dessus vu la célérité et l’efficacité dont a fait preuve l’Exécutif pour la refonte de la Charte de l’investissement, une réforme tant attendue par les opérateurs. Soumis à discussion l’été dernier, ce texte fondamental est sorti du circuit législatif en un temps record et durant une session d’automne souvent réservée exclusivement à l’étude de la Loi de finances. Aujourd’hui, cette Charte est entrée en vigueur et son premier décret fixant le dispositif de soutien principal est déjà appliqué. D’ailleurs, et ce n’est pas un hasard de calendrier, au lendemain de son adoption en Conseil de gouvernement, une ribambelle de conventions d’investissement a été signée. Pas moins de 26 projets totalisant 28,5 milliards de dirhams ont été validés par la Commission interministérielle. C’est 70% du montant cumulé lors des six dernières sessions tenues depuis l’investiture du gouvernement. Désormais, la machine est effectivement lancée. Car en plus de l’amorçage de cette nouvelle Charte, la loi régissant les zones industrielles vient à son tour de sortir du circuit législatif. Il y a aussi le démarrage effectif du Fonds Mohammed VI, qui a récemment tenu son premier Conseil d’administration.

Et ce n’est que le début de toute une dynamique qui se met en branle et qui devrait gagner en puissance. Le Chef du gouvernement vient d’ailleurs de l’annoncer lors de son dernier passage au Parlement (voir p.16). Une nouvelle feuille de route pour l’investissement se dessine, avec comme contours la facilitation des procédures et la réactivité des Centres régionaux d’investissement. Elle se veut à la mesure des grandes ambitions que nourrit le Royaume en la matière. Un objectif de 500 milliards de dirhams d’investissements privés, fixé par le Souverain lors de son dernier discours ; un record de 300 milliards de dirhams d’investissements publics programmés dans le Budget 2023… Les chiffres sont a priori faramineux ! Mais ils n’ont rien de démesuré, au regard des besoins encore plus mirobolants que va nécessiter cette transition. Car si jusque-là le Maroc opérait une mise à niveau structurelle, synonyme d’effet de rattrapage, il franchit désormais un palier, passant à un développement à grande vitesse, régulier et durable.

C’est que le Royaume a prévu de se lancer dans des secteurs fortement capitalistiques. L’exploitation de son sous-sol minier onshore et offshore, le positionnement sur des secteurs d’avenir comme l’hydrogène vert ou les énergies renouvelables, le développement de nouvelles niches industrielles, telles que l’armement, les projets de dessalement de l’eau de mer, les chantiers d’infrastructures portuaires ou ferroviaires, les projets d’intégration régionale comme le futur Gazoduc… sont autant de lignes d’investissements qui se chiffrent en centaines de milliards. L’OCP, notre porte-étendard dans le club des multinationales, vient de le démontrer en lançant à lui seul un programme mobilisant une enveloppe d’investissement de 135 milliards de dirhams. Les investissements doivent couler à flots. Ils doivent provenir de l’argent public mais bien évidemment de capitaux privés marocains et étrangers. Et tous doivent se retrouver dans un cadre incitatif, compétitif et sécurisé, que le Royaume est en train de mettre en place pièce par pièce. De quoi se réjouir de voir aux manettes des investisseurs dans l’âme et dans le mindset. Des décideurs publics qui prennent la mesure de la mission dont ils sont investis…