Au Royaume
On reparle du leasing immobilier pour particulier
Les équipes de Tawfik Hejira, ministre de l’Habitat, pourront-elles faire aboutir le projet du leasing immobilier pour particulier remis à l’ordre du jour ? L’opportunité s’en est présentée à l’occasion du toilettage en cours des lois 03/1999 et 04/1999 relatives au locatif.
Aujourd’hui, cette formule de financement existe, mais elle est exclusivement réservée à l’immobilier à usage professionnel. Le marché de l’immobilier domestique pourrait connaître une nouvelle dynamisation si un tel projet venait à être concrétisé. Plusieurs personnes dites conservatrices ou néo-conservatrices refusent les formules de crédit bancaire actuelles, les jugeant non conformes à la Chariaa. Du coup, elles préfèrent louer au lieu d’accéder à la propriété (lire enquête en pages 20 et 21).
Seulement, si l’intention est louable, les contraintes de concrétisation pourraient freiner l’ardeur des porteurs du projet. En effet, et contrairement au leasing professionnel, celui qui devrait être destiné aux ménages devra s’étaler sur des durées plus longues, à l’instar des offres des banques qui proposent parfois des crédits sur 25 ans. Une telle contrainte obligera les sociétés de leasing à opérer une gymnastique financière pour adapter leurs trésoreries.
L’autre blocage aura trait aux taux proposés par les sociétés de leasing et qui sont dans la majorité des cas supérieurs à ceux des banques. Pourraient-elles alors être compétitives si demain elles accèdent au marché des ménages ? Le grand défi, comme l’explique bien un responsable de l’APSF (Association professionnelle des sociétés de financement), est d’ordre principalement organisationnel. «Les sociétés de leasing ont l’habitude de travailler avec des entreprises. Traiter avec des particuliers revient à les obliger à adopter une nouvelle façon de faire. Les prérequis pour un tel changement sont importants». Affaire à suivre.
