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Au Royaume

On peut et on DOIT

Face à  cette opportunité inespérée de résoudre
un problème national
tout en profitant
d’une conjoncture internationale, la réussite de la stratégie agricole devient une obligation.

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Cesera dur, mais pas impossible ! Si l’on devait retenir un commentaire unanime des professionnels du secteur à l’annonce des grandes lignes de la stratégie du secteur agricole, ce serait celui-là.

Il est en effet complexe de réorganiser le mode de fonctionnement d’un secteur qui a pâti de décisions hasardeuses au gré des besoins de la politique ou du social pendant plus de 30 ans, favorisant l’émergence de rentes et – moins grave – de lobbies. En ce sens, il ne serait pas étonnant que la réforme prenne plus de temps que prévu, l’essentiel étant qu’elle ait lieu, car, et c’est important, elle est en même temps adaptée au contexte marocain et en phase avec la tendance lourde mondiale.

Il y a à peine quelques années, on vouait aux gémonies céréales et betterave pour cause de rendement faible, ou encore maïs et tomate pour consommation d’eau excessive. L’idée globalement répandue était qu’il fallait se tourner exclusivement vers les cultures faiblement consommatrices de ressources et à forte valeur ajoutée. Pas faux, mais pas entièrement vrai non plus.

A l’heure où la planète découvre avec effroi qu’elle ne produit pas suffisamment pour nourrir ses habitants, que 100 millions de personnes sont en situation d’urgence alimentaire, que ses besoins en denrées alimentaires vont doubler en 40 ans, les tensions sur le cours des matières premières agricoles font peur. Un exemple : en un an, le prix des céréales a augmenté de 120%. Certes, on peut invoquer la conjoncture, des mauvaises récoltes ici et là, mais la tendance lourde est à une demande de plus en plus importante.

C’est là que la nouvelle stratégie agricole trouve sa place. En même temps qu’elle ne bannit aucune filière, permettant de profiter des opportunités mondiales, elle se traduira par une mise à niveau des cultures vivrières, la mise en place d’un important filet social, le développement de grands projets tournés vers le marché mondial. En support, la mise en commun de moyens agrégeant capacités de production, outils, investissement et commercialisation. Face à cette opportunité inespérée de résoudre un problème national tout en profitant d’une conjoncture internationale, l’équation se pose dans les termes suivants : oui ce sera dur, mais non seulement on peut y arriver, mais on DOIT le faire.