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Au Royaume

Mounir Soussi, directeur régional d’EMC pour l’Afrique francophone

Féru de technologie depuis son tout jeune à¢ge, il a opté tout naturellement pour l’ingénierie et les télécoms. Avant de se retrouver à  EMC, il a eu d’importantes responsabilités dans plusieurs multinationales IT. Il a commencé sa carrière à  Netcom, une des premières start-up marocaines.

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Mounir Soussi 2013 06 28

A 41 ans, Mounir Soussi a roulé sa bosse. Entre l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Afrique et le Moyen-Orient, cet ingénieur télécoms a occupé de hautes fonctions dans les multinationales du secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC), et a été parmi la première équipe à avoir ouvert les bureaux de Cisco au Maroc. Marié et père de deux enfants, le déplacement d’un extrême à l’autre ne lui fait pas peur. Bien au contraire, c’est un challenge qui inspire tout son parcours. Féru de technologie depuis son tout jeune âge, son goût pour la pratique et les choses concrètes le mèneront tout naturellement à l’ingénierie et aux télécoms. Mais c’est véritablement après sa première expérience professionnelle au Maroc qu’il se découvre un goût pour l’entreprenariat et le monde des affaires.

Mounir Soussi est originaire de la ville de Safi. Il était un élève studieux. A 17 ans, il obtient son baccalauréat  au lycée technique Al Khawarizmi. Puis il part en France pour faire des études en ingénierie. Il optera pour les télécoms à l’heure où le secteur est en plein essor, convaincu du changement important que cela pourrait avoir sur une économie émergente comme celle du Maroc. «Quand j’avais débuté mes études en France, tous mes amis avaient choisi des formations d’ingénierie classiques, que ce soit en automatisme ou en génie industriel. J’étais parmi les rares à avoir choisi les télécoms et l’Internet», se rappelle-t-il. Un premier pari réussi qui ne fera que confirmer la qualité de visionnaire du jeune étudiant puisque après avoir en son diplôme en 1993, il revient pour trouver un Maroc en pleine effervescence Télécom-Internet. Il rejoint l’équipe de Netcom, une start-up locale qui réunissait déjà des noms comme Karim Zaz ou Mohamed Slassi. Une expérience très enrichissante qui restera gravée dans sa mémoire puisqu’elle lui permet d’être parmi les premiers à travailler sur la refonte des systèmes d’information des plus grands clients et des plus grandes banques de la place. «J’ai passé un peu plus de quatre ans à Netcom, mais qui auraient tout aussi bien pu être 15 ans tellement l’expérience était valorisante dans un contexte boosté par les investissements importants consentis par le Maroc pour développer le secteur», déclare-t-il.

Mounir Soussi préfère partir vers d’autres horizons. C’est ainsi qu’il s’envole pour le Canada en 1999 avec un contrat de Nortel Networks, mais en profite pour décrocher son MBA d’HEC Montréal. Au début des années 2000, la bulle internet explose. Il anticipe encore une fois et comprend que les opportunités les plus intéressantes se créeront davantage au Sud, et décide de changer de cap. Mounir Soussi part donc s’installer en Arabie Saoudite pour le compte de Tellabs, compagnie partenaire de l’américain Cisco. Sa mission était de monter une équipe de commerciaux pour gérer les opérateurs télécoms saoudiens.
«Le passage par le Moyen-Orient a été décisif dans ma carrière et m’a permis de mieux appréhender les spécificités d’un marché très stratégique, mais également la culture orientale qui finalement n’est pas aussi proche de la nôtre malgré certains référents communs», souligne-t-il. Une acclimatation donc culturelle, mais également climatique qui met les capacités d’intégration du manager à rude épreuve. Après deux ans et demi, nouveau changement avec cette fois-ci un déplacement au Liban, toujours pour le compte d’une multinationale américaine pour gérer les opérateurs du MENA (Moyen-Orient, Afrique du Nord) et du Pakistan. Une nouvelle expérience enrichissante qu’il est également contraint d’écourter à cause des évènements militaires survenus à l’époque. Pour l’anecdote, le jour de son dernier déplacement professionnel, Mounir Soussi se retrouvera bloqué durant trois jours à Beyrouth à cause de la fermeture de l’aéroport, et a fini par quitter le Liban par la frontière syrienne.

Il gère 17 pays africains à partir de Casablanca

En 2006, il revient donc au Maroc pour le compte de Cisco où il occupe le poste de directeur régional en charge des opérations commerciales. Il réussit à aligner le taux de croissance du marché marocain sur les objectifs du groupe pour les pays émergents. Mais quelques années plus tard, il fait face à un ralentissement. Mounir Soussi remarque en effet que le «sur-place technologique» s’est substitué au dynamisme des années 90. «Il n’y a pas de chantiers majeurs, pas d’investissements structurants à l’heure où le monde des nouvelles technologies est en train de changer à une vitesse fulgurante», déplore-t-il. Depuis novembre 2010, Mounir Soussi est directeur régional de l’Afrique francophone à EMC corporation, entreprise américaine de logiciels et de systèmes de stockage, où il gère près de 17 pays d’Afrique du Nord, de l’Ouest et du Centre. Aujourd’hui, il ambitionne de faire du Maroc un hub pour la région et pourquoi pas le continent en entier. «Aujourd’hui, il y a un leadership technologique africain à prendre notamment concernant la question du “cloud”. Il faut donc l’adosser à une vision stratégique nationale afin de recréer les conditions de développement technologique qu’a connu le Maroc au début des années 1990».