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Au Royaume

Moment de vérité

C’est fait : les dates des différents scrutins sont désormais connues. Les partis ont donc moins de quatre mois pour fignoler leurs dispositifs, plans de bataille et finaliser la configuration des équipes qu’ils vont lancer dans l’arène électorale.

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Edito Saad Benmansour

Et même si quatre mois peuvent sembler un délai très court sur l’échelle du «temps politique», les partis devraient en profiter pour tenter de rattraper un tant soit peu le déficit d’image dont souffre une bonne partie des acteurs du champ à cause d’une conception et de pratiques dépassées que certaines formations continuent pourtant à appliquer.
D’ici le 8 septembre, date des élections des membres de la Chambre des représentants, les partis gagneraient plutôt à travailler sur du concret et à remodeler leur approche.
Est-il possible de se réinventer en si peu de temps ? Évidemment, la réponse est non. Mais la démarche novatrice de certaines formations ces dernières années et l’action sur le terrain d’acteurs de la société civile, entre autres, ont démontré que rien n’est définitivement perdu, ni impossible. Pour peu qu’ils soient sérieux, pragmatiques, sincères et créateurs, les politiques peuvent encore réussir à trouver du répondant, de l’écoute et de l’intérêt, voire susciter des sympathies et donc regagner la confiance.
Même si certains acteurs du champ politique, et non des moindres, ne semblent pas encore l’avoir pleinement saisi, il est aujourd’hui certain que la grille et les paramètres d’évaluation chez le grand public ont évolué par rapport à ce qu’ils étaient il y a quelques années. De plus en plus, la crédibilité d’un politique ne se mesure pas par sa seule capacité à faire du bruit. De même, certaines pratiques sont obsolètes et ne suffisent plus à drainer les sympathies comme la victimisation, le populisme, la démagogie, l’usage des slogans et discours creux, le langage guerrier…
Et on ne peut pas dire que les politiciens ne savaient pas. Le taux de participation aux dernières élections est un indicateur du niveau de confiance que leur accordent les citoyens et les jeunes en particulier.
Aujourd’hui, les citoyens, surtout les jeunes et les catégories à forte tendance abstentionniste, attendent non pas des semblants de programmes, qui promettent monts et merveilles, mais simplement des idées et des visions novatrices, des solutions réalistes et réalisables et des engagements responsables.
Conduire les affaires publiques et la vie d’une collectivité, une société, un pays, qui est l’essence même de la politique, ne peut plus se faire par des paroles.
Le 8 septembre sera donc un grand moment de vérité. Ce jour-là, les électeurs ne désigneront pas seulement des noms de députés qui siégeront au Parlement, mais récompenseront les partis qui ont saisi les mutations à temps et y ont travaillé suffisamment à l’avance. Le temps des officines de campagne est révolu…