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Au Royaume

Mohammed Sadiki : Une sommité mondiale de la génétique végétale pour former des agronomes

Lui-même diplômé de l’IAV, il y débutera sa carrière comme maître- assistant en 1984.
Jusqu’en 1990, il continuera de collectionner les diplômes dont deux PhD aux Etats-Unis.
Reconnu mondialement en tant qu’expert en matière d’amélioration génétique des plantes.
En 2009, il est le candidat idéal pour prendre la direction de l’IAV.

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Comme nombre de ses pairs, Mohammed Sadiki, actuel directeur de l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV), est un adepte du modèle américain en matière de recherche scientifique, celle qui colle à son environnement économique et social et qui agit pour l’améliorer. Il a d’abord testé la démarche française puisqu’il a été dans l’Hexagone pour un DEA et c’est une bourse américaine qui lui a fait découvrir qu’on peut faire de la recherche autrement qu’en se barricadant dans un laboratoire pour percer les mystères du monde. La suite, il l’affinera à travers des programmes internationaux qui vont le mener sur le terrain un peu partout dans le monde puisqu’il sera, un moment, coordinateur international d’un programme de 16 millions de dollars sur les ressources génétiques couvrant des pays aux quatre coins du monde dont la Hongrie, le Mexique, le Pérou, la Turquie, le Népal, le Vietnam, l’Ethiopie, le Burkina Faso en plus du Maroc.
Mais revenons en arrière pour retracer le parcours de cet homme que rien ne prédestinait à la carrière de haut vol qui est la sienne. Mohammed est né en 1957 dans la petite localité de Tafourhalt à 18 km de Berkane. Issu d’une famille modeste de huit enfants dont il est l’aîné, il doit sa scolarisation à son oncle, instituteur, qui le prend sous son aile. Enfant alerte, le jeune Mohammed passe sa scolarité à Berkane jusqu’à l’obtention de son bac «sciences expérimentales» en 1978. Il a toujours rêvé de devenir ingénieur et ce n’est donc pas un hasard s’il choisit l’Institut agronomique et vétérinaire de Rabat. Major de la promotion d’ingénieurs agronomes de 1983, il commence d’abord par enseigner à l’IAV même. Après une année passée comme maître-assistant, une autre bourse lui est accordée pour un DEA en France à l’Université Paris Sud Orsay. Il revient très vite au pays où il reprend son activité d’enseignant jusqu’en 1986. Cette année-là, il se voit offrir à nouveau une bourse mais cette fois-ci pour des études aux Etats-Unis, précisément à l’université Saint-Paul dans l’Etat du Minnesota.
En 1990, il soutient deux doctorats, le PhD américain sur la génétique et la sélection des végétaux et un doctorat ès  sciences agronomiques sur l’amélioration génétique des plantes à l’IAV Hassan II. Il décline une proposition du laboratoire de l’université américaine pour y enseigner jugeant qu’il serait plus utile dans son pays.

Systématiquement invité à tous les congrès mondiaux

Il est alors nommé maître de conférences puis directeur de recherche à l’IAV, mais l’expérience qu’il a vécue va le préparer pour la suite. Il est sollicité par l’Institut international des ressources génétiques (IPIGRI) pour coordonner un programme qui s’étale sur plusieurs années dans plusieurs pays dont le Maroc.
Mohammed Sadiki a plusieurs casquettes. Il exerce en tant que consultant et expert pour le compte de plusieurs organismes internationaux et notamment la FAO et le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR) basé à Rome, sans compter les rencontres internationales sur l’agronomie auxquelles il est systématiquement invité pour partager ses connaissances et ses expériences en Europe et aux Etats-Unis. Il est également membre de la prestigieuse American society of agronomy (ASA).
Sur le plan national, il est membre de la Société nationale marocaine de biochimie, de la Société marocaine d’agronomie, de l’Association nationale  pour l’amélioration de la production et la protection végétale (ANAPAV). Il est associé à la valorisation des produits du terroir.
Avec tout cela, il ne perd jamais le contact avec l’IAV. D’abord comme enseignant puis en accédant à  des responsabilités en tant que directeur de la recherche scientifique, poste qu’il a cumulé avec la direction des affaires administratives et financières. En conduisant différents programmes, il est initié aussi bien à la gestion des ressources humaines qu’aux méthodes pointues de la recherche des programmes de financement, en Europe ou ailleurs.
Quand, en 2009, on doit nommer un nouveau directeur pour l’IAV, Mohammed Sadiki est le candidat tout indiqué. Très vite, il met au point un projet de développement pour l’institut et lance sa mise en œuvre. Priorité : capter les fonds de la coopération pour compléter le budget de 30 MDH nécessaires au financement de son ambitieux programme d’investissement. En même temps, il doit se mettre à l’écoute des scientifiques, des  enseignants et des impératifs du changement en matière de réformes des programmes et de l’adaptation des profils aux réalités du marché. A cet égard, un master est introduit dès 2010.
Pour Mohammed Sadiki, le Plan Maroc Vert est une énorme opportunité.
«Il nous apporte de l’air frais car, à travers lui, nous connaissons les objectifs du pays en production, en équipement et matériels, mais aussi en ressources humaines», explique-t-il.
Pour le reste, la plupart des programmes de l’IAV ont été validés, qu’il s’agisse de gouvernance, de l’optimisation de nos moyens, de l’injection de nouvelles compétences, du système d’information ou du projet de construction d’un nouveau campus sur 40 ha. Le programme peut paraître trop ambitieux mais Mohammed Sadiki, fort de sa longue expérience, compte bien le mener à bon port.