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Au Royaume

Mohamed Ali Mechiche Alami, PDG de Sport Plus et administrateur de Dicapa

Réussir à  travers l’audace et le flair, Banquier au début de sa carrière, il passera quelque temps chez Papelera de Tétouan puis Aiglemer. En 1994, il monte une petite entreprise qu’il appelle Dicapa devenue un acteur de taille dans le papier.

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MECHICHE Ali Mohamed 2011 05 20

Il a fait les choses dans l’ordre. D’abord des études où il a commencé dès le lycée à capitaliser sur la discipline «comptabilité et finances». Puis il a commencé par travailler pour les autres avant de prendre un crédit «Jeunes promoteurs» d’un million de dirhams pour s’établir dans un secteur qui n’avait plus de secrets pour lui : celui du carton et de l’emballage. Mais Mohamed Ali Mechiche Alami, administrateur de Dicapa et PDG de Sport Plus, c’est de lui qu’il s’agit, a bien su saisir les opportunités qui se sont présentées. Ainsi, il a également investi dans le secteur des «articles de sport» en achetant une affaire en difficulté pour en faire une enseigne spécialisée qui en sera bientôt à sa septième boutique dans le pays.
Mohamed Ali Mechiche Alami est né à Kénitra en 1960. Il est le cadet d’une famille de cinq enfants. Son père est commerçant et sa mère femme au foyer. Dans la famille, les choses sont claires : les études sont sacrées et il faut s’y impliquer avec autant d’énergie que possible, sinon… Il ne se fait pas prier pour respecter ce code. C’est donc un enfant sans problème. Après des études primaires et secondaires à Kénitra même, la famille s’installe à Casablanca et c’est au lycée Lyautey que Mohamed Ali obtient un bac «G2» (comptabilité) en 1978. L’année suivante, c’est à Toulouse qu’il choisit de s’inscrire à l’université des sciences sociales. Cinq années plus tard, il obtient son diplôme dans les études financières et comptables. Il ne veut pas s’attarder en France ni même en Europe et rentre au pays où il est d’abord recruté par la Banque centrale populaire comme «Credit man» dans une grande agence.

Il a réussi à pousser la croissance de Dicapa sans brûler les étapes

Mais il ne semble pas se plaire dans le monde de la banque. En tout cas, au bout d’une année, on lui propose de rejoindre Papelera de Tetuan et c’est à Casablanca qu’il s’établit pour diriger d’abord le service comptable et financier. Mais, rapidement, il va cumuler le service commercial sur tout le Maroc. Il se rend vite compte que les secteurs de l’emballage et des sucreries ne figurent pas dans le portefeuille, et va y remédier prestement. Et comme cela ne lui suffisait pas, il va démarcher les imprimeurs et les banques. Les effets sont immédiats, le chiffre d’affaires qui était assez timide va grimper  à 55 MDH. C’est justement à ce moment-là que Basf Maroc lui propose de s’occuper de son département produits chimiques qui regroupe les colorants et les adjuvants. Mais il passera peu de  temps chez la multinationale. Entre 1992 et 1993, il prend en charge la direction technique d’Aiglemer. Et là aussi, il n’est pas à son aise, même s’il a réussi à donner un coup de fouet au chiffre d’affaires qui, en une année, est passé de 20 à 50 MDH. Le secret ? Il a conquis de gros clients dans le domaine des emballages tout comme il a percé dans le papier destiné à la bureautique.
On ne saura jamais comment le déclic s’est produit mais toujours est-il que c’est à ce moment-là qu’il crée, en tant que personne physique d’abord, la société Dicapa dont il est l’administrateur unique, grâce à un crédit «Jeunes promoteurs» d’un million de DH, avec un apport personnel de 10% comme l’exigeait la démarche à l’époque. Là, il va mettre en pratique tout ce qu’il avait appris comme gestionnaire. Il ménage la trésorerie en louant un local de 160 m2 à Hay Mohammadi et investit  700 000 DH en plus de 450 000 DH pour l’achat d’une coupeuse, une plieuse et un massicot. Le tout, d’occasion.
Ensuite, il fallait trouver des clients. Comme il est connu sur le marché, Mohamed Ali Mechiche n’a pas eu de mal à trouver tout de suite des imprimeurs, des revendeurs de confiance et arrive même à placer sa marchandise dans quelques administrations.
Sur les 7 mois du premier exercice de 1994, il réalise un chiffre d’affaires de 6 MDH. Dès la deuxième année, il comprend l’urgence de disposer d’un dépôt et achète dans la zone rurale de Tit-Mellil un terrain de 16 000 m2 sur lequel il construit des locaux d’une superficie de 3 000 m2. Mais il garde ses premiers locaux à Hay Mohammadi et les agrandit. Entretemps, l’affaire se développe : le chiffre d’affaires atteint 180 MDH en quelques années et l’effectif est passé de 3 personnes au début à plus d’une centaine.

Sport plus ouvrira sa 7e boutique en septembre au Morocco Mall

Mohamed Ali Mechiche Alami est un homme d’affaires avisé, conscient qu’il faut se diversifier. Avec un capital de 6 MDH, il crée une filiale dédiée au papier d’édition et à l’emballage carton appelée Dinap. Mais il ne tarde pas à regrouper de nouveau ses activités dans Dicapa, qui absorbe Dinap par fusion. L’entreprise, qui revendique 25% du marché, produit 20 000 tonnes de papier pour un chiffre d’affaires de 230 millions de DH en 2010.
Entretemps, en 2001, M. Mechiche Alami a vent d’une affaire en difficulté, la boutique «Sport plus», il en rachète 75% et en devient le PDG. Rien n’était gagné au départ. Cependant, il remet le magasin à flot et, dès 2004, le chiffre d’affaires monte à 2 MDH.
Il investit et crée d’autres points de vente pour en faire une chaîne qui va bientôt inaugurer son septième magasin en septembre procain au Morocco Mall. D’une superficie de 220 m2, ce point de vente sera dédié en exclusivité à la marque Nike. Pour le moment, Sport Plus continue de croître. En 2010, ses recettes totales ont atteint 40 millions de DH. Comme quoi pour réussir dans les affaires, il faut faire preuve d’audace, de patience et avoir du flair.