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Au Royaume

Moeurs footeuses

Après coup de Mr. Et-Tayeb Houdaifa.

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rub 16294

Pendant un match maroco-marocain, un joueur se prépare à tirer un corner. Le juge de touche suspend son élan. Car son maillot déborde de son short. Or, le règlement impose que le maillot reste sagement dans le short. Le tireur remet le maillot dans le short. Tout rentre dans l’ordre. J’ai trouvé cela bizarre : un juge de touche qui se transforme en arbitre des élégances, et le foot qui soigne son image. Quelques instants de délicatesse dans un monde d’abrutis. Au rebours de ce qu’on croit généralement, le football ne consiste pas à courir après un ballon afin de le mener aux buts, mais à s’empoigner par le maillot, se tirer par le short et se balancer des coups de savate dans les tibias. Il ne sert donc à rien de rentrer le maillot dans le short, puisque cet accessoire est voué aux confettis. A preuve, à la fin des hostilités, ce ne sont pas des maillots que les belligérants s’échangent, mais des serpillières en fin de carrière. Pourtant, la Fifa demeure intransigeante sur ce point du règlement. Peu lui chaut qu’elle ne soit pas en phase avec la mode, qui prescrit la sortie de la chemise du pantalon. Bien sûr, il en est encore qui persistent à garder la liquette dans le futal. Ceux-là passent pour des ringards. Ce qui fait que, bientôt, le football sera l’ultime refuge du classicisme vestimentaire. On ne peut que louer le zèle disciplinaire des joueurs du Raja, du Difaâ d’El Jadida et des FAR qui, lors du premier tour des compétitions africaines, pour ne pas contrevenir à la règle du maillot dans le short, évitaient le contact avec leurs vis-à-vis. A force, ils ont fini par baisser le short. Zèle périlleux.