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Maroc-Tunisie : Quel avenir pour les relations commerciales ?

Si pour le moment c’est le silence radio, un signal nous parvient néanmoins d’une des plus grandes sociétés tunisiennes à capitaux marocains, Attijari-Bank.

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Le choc provoqué par l’acte du Président tunisien, en réservant un accueil officiel au chef du Polisario le 26 août, ne cesse de faire des répliques. Indignation, condamnation, rejet…, les réactions se multiplient et se poursuivent parmi toutes les composantes de la société marocaine, politique, syndicale, associative, culturelle, sportive … Au point que la sphère économique, tout en condamnant cet acte, reste perplexe quant à l’évolution des relations commerciales dans l’avenir.
Moult appels, principalement sur les réseaux sociaux, ont, en effet, été lancés pour le boycott des produits tunisiens et la suspension des échanges commerciaux entre les deux pays. Bref, la cessation de toute activité économique avec ce pays. Que faire ? La réponse, ou du moins un premier signe, nous parvient d’une des principales sociétés tunisiennes à capitaux marocains, Attijari bank.
Le syndicat de son personnel, affilié à l’Union générale tunisienne du travail (principale centrale du pays), a publié un communiqué officiel dans lequel il coupe court aux rumeurs quant à un éventuel retrait du groupe bancaire marocain du marché tunisien.

«Partenariat exemplaire»
Dans un communiqué rendu public, mercredi 30 août, quelques jours après l’acte hostile de la Tunisie contre l’intégrité territoriale du Royaume, le syndicat précise qu’Attijari Bank, filiale du groupe marocain Attijariwafa bank, «est un exemple en termes de partenariat entre l’investisseur étranger et l’investisseur tunisien». La banque opère sur le marché financier tunisien, «était et reste un acteur économique important dans le tissu financier de la Tunisie», insiste le syndicat. Attijari Bank, rappelle-t-il, est «l’héritière de la banque du peuple et de la banque du Sud, et emploie plus de 1 800 agents, d’une manière directe». Par ailleurs, le syndicat a appelé les agents de l’institution «à ne pas l’entraîner dans les affaires politiques et diplomatiques».
A souligner également que, vendredi 26 août, dans un communiqué diffusé par le ministère des affaires étrangères suite à l’accueil accordé par le Président tunisien au chef de la milice du Polisario, dans le cadre de la TICAD 8, tout en annonçant la décision du Royaume de ne pas participer à ce sommet et le rappel en consultation de l’ambassadeur à Tunis, le Maroc a insisté sur le fait que «cette décision n’affecte en rien les liens forts et intacts (y compris commerciaux ?) entre les peuples marocain et tunisien, qui sont liés par une histoire commune et un destin partagé».
Certes, l’acte de la présidence tunisienne a suscité un large élan d’indignation, mais, malgré les appels lancés ici et là, il n’est manifestement pas question, à ce jour, de boycott économique, ou d’une éventuelle révision ou suspension de l’accord de libre-échange qui lie les deux pays depuis mars 1999, et dans lequel la balance penche ostensiblement au profit de la Tunisie. Il n’est pas non plus question de suspension de lignes maritimes desquelles la Tunisie dépend pour une partie non négligeable de son commerce extérieur.