Au Royaume
Maroc 3.0
Si le Maroc 2.0 est aujourd’hui une réalité, c’est bien parce qu’une génération plus tôt, des femmes et des hommes ont eu des rêves, y ont cru et ont décidé d’y aller jusqu’au bout.
En début de cette semaine, le Souverain a inauguré à Nouaceur la nouvelle zone d’activité dédiée aux industries de l’aéronautique. Cette zone vient en extension du premier aéropole où sont déjà installées depuis quelques années de grandes signatures mondiales des industries de pointe liées à l’avionique, l’aérospatiale et tout ce qui tourne autour. Dans la nouvelle extension un géant mondial, en l’occurrence le canadien Bombardier, construit déjà sa première unité de production. Qui aurait pensé il y a tout juste une vingtaine d’années que cette partie de la périphérie sud de Casablanca, restée déserte et inhabitée pendant des décennies, allait devenir l’incarnation par excellence de ce Maroc nouveau ? Pas plus tard que dans la décennie 90, le téléphone fixe était encore un luxe pour une grande partie des ménages marocains. Aujourd’hui, le taux de pénétration du mobile chez nous a dépassé les 100% et le Maroc compte parmi les marchés télécoms les plus importants et plus prometteurs du continent et même de la région MENA. D’ailleurs, ce n’est pas pour le plaisir que des opérateurs de renommée comme Zain, Orange, France Telecom et Vivendi y ont misé de grosses sommes. Les quadras d’aujourd’hui qui ont commencé leur vie active au début des années 90 sont les mieux placés pour faire la différence entre le Maroc d’il y a 20 ans à peine et celui d’aujourd’hui. Internet était encore à ses balbutiements et rarissime en tant qu’outil de travail. Aujourd’hui, l’écrasante majorité des Marocains, y compris et surtout les jeunes, ne conçoit ni la vie privée ni professionnelle sans le mobile, sans les réseaux sociaux, sans le mail, sans la 3G…Pourtant, il y a tout juste 20 ans, on en était encore à des années-lumière.
A la fin des années 90, quand certains investisseurs visionnaires et courageux ont commencé à explorer le sentier de l’aéronautique au Maroc, cela pouvait ressembler à de la folie. Deux décennies plus tard, ils sont devenus la meilleure vitrine mondiale du savoir-faire avant-gardiste du Maroc. Qui aurait pu penser aussi, il y a 20 ans, qu’un port marocain, en l’occurrence Tanger Med, deviendrait l’une des plaques tournantes du trafic commercial maritime mondial et régional ?
Si le Maroc 2.0 est aujourd’hui une réalité, c’est bien parce qu’une génération plus tôt, des femmes et des hommes ont eu des rêves, y ont cru et ont décidé d’y aller jusqu’au bout. Maintenant, il faut se dire que le monde, et le Maroc avec, a connu plus de transformations ces vingt dernières années qu’il n’en a peut-être connu depuis le début du XXe siècle. Le gap entre les parents et les enfants aujourd’hui est 10 fois plus important que ce qu’il était il y a 20 ou 30 ans. Et le mouvement va s’accélérer davantage. C’est dire que nous devons dès aujourd’hui travailler et commencer à construire le Maroc 3.0 de 2040 et 2050.