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Au Royaume

Maquettes de réformes

Comment expliquer au Marocain lambda qu’en 2017 l’on est encore à se poser des questions existentielles sur un grand projet qu’on appelle la Vision 2020 pour le tourisme qui était censé s’achever en 2020 ?

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Edito Saad Benmansour

C’est maintenant, en 2017, que les hauts responsables et les professionnels du secteur veulent faire le point sur la Vision et voir quels sont les meilleurs moyens de la mettre en application ! Tout cela à 3 ans de la fin de ce programme qui était censé permettre au Maroc de passer de 10 à 20 millions de touristes en l’espace de 10 ans, en l’occurrence sur la période 2010-2020.

A quoi ont servi alors tous ces budgets dépensés en études il y a six ou sept ans si ce n’est qu’à produire de beaux documents, de jolies présentations en power point pour la consommation médiatique à l’occasion de conférences, forums, assises et autres rencontres du même genre. Des rencontres dont la plupart débouchent sur de véritables traités d’intentions consignés très souvent dans de beaux documents qui finissent, à leur tour, dans des tiroirs. Le meilleur et dernier exemple n’est autre que celui de l’étude présentée récemment aux professionnels du tourisme. Ce document, en plus du fait qu’il n’a finalement rien appris de nouveau, est resté dans les tiroirs pendant presque une année. Il y a environ un an, le gouvernement tenait en grande pompe un méga événement, qu’on présentait comme fondateur, sur le foncier au Maroc piloté et présidé par le chef du gouvernement en personne. Il en serait sorti de grandes résolutions dont on n’a encore rien vu à ce jour. Etant entendu que les dernières initiatives de l’agence de la conservation foncière, comme Mouhafadati, n’ont strictement aucun lien avec l’événement de l’année dernière. A quoi alors a servi cet événement et les millions de dirhams qu’a nécessité son organisation ? Sans oublier les honoraires des cabinets et consultants qui ont réalisé les études et élaboré les documents en préparation au symposium. Autre cas typique d’une réforme restée au stade de maquette : la stratégie 2015-2030 pour l’enseignement. Le Conseil supérieur de Omar Azziman et ses honorables membres avaient travaillé pendant presque deux années pour produire un document que toute la nation attendait, une stratégie qui, en toute logique, devrait aujourd’hui constituer la seule et unique feuille de route du Maroc en la matière, le socle unique de toutes les décisions qui se prennent aujourd’hui dans l’enseignement jusqu’en 2030. Or, aujourd’hui, il n’en est rien. Le grand programme de réforme 2015-2030 est toujours au stade de document qui n’a encore aucune force juridique ni légale. Pourquoi ? Parce que la loi-cadre censée lui donner à cette réforme un caractère d’obligation légal se fait attendre depuis deux ans au moins. Pire, aujourd’hui, personne n’entend même plus parler de la réforme proposée par le conseil et on continue de bricoler comme on peut pour rafistoler notre enseignement. Des centaines de réunions, d’ateliers, de rencontres, de conférences, des tonnes de documents produits et de rapports dans plusieurs langues, des millions voire des milliards de DH dépensés mais pour quels résultats ?