Au Royaume
Made in Morocco
un nouveau système économique basé sur les energies vertes est en train de se mettre en place. le Maroc se positionne, mais pourquoi ne serions-nous pas les créateurs de solutions
au lieu d’en être
de brillants usagers.
Lundi 7 décembre s’est ouvert, à Copenhague, le sommet mondial qui devrait fixer de nouvelles normes en vue de lutter contre le réchauffement climatique. Beaucoup estiment que les enjeux économiques transcenderont les menaces environnementales. De fait, les engagements à prendre en matière de réduction de gaz à effet de serre seront très probablement en deçà des espoirs. Pour autant, nous sommes à la veille d’un changement profond, celui de la mutation d’un système de croissance, celui de l’adoption d’un nouveau modèle économique où l’énergie, support des systèmes de production, sera de moins en moins d’origine fossile, de plus en plus verte, récupérable, «optimisable »…
Depuis quelques mois, le Maroc se positionne sur cette vague. Un plan national d’efficacité énergétique, une loi sur les énergies renouvelables, une Agence dédiée, un méga-projet solaire, un plan pour lutter contre les émissions de gaz à effet de serre et, pour avril prochain, une charte de l’environnement. C’est du positif, du très positif. En prenant le virage de l’économie verte, le Maroc entend jouer les premiers rôles dans l’attraction d’investissements industriels, créer de la valeur ajoutée au Maroc et des emplois.
En somme, allumer un nouveau moteur de la croissance. Or, ce moteur de croissance, nous pourrions en être les créateurs. Les pays qui ont donné naissance à la Renaissance intellectuelle, à la révolution industrielle, aux techniques nées aux aurores du XXe siècle (moteur à explosion, chimie, électricité), ensuite l’informatique et l’internet, sont ceux qui ont connu les plus fortes progressions car ils étaient non pas les usagers ou les revendeurs d’un nouveau modèle économique mais les créateurs de ses fondements.
Aujourd’hui, le monde tâtonne à la recherche de solutions plus innovantes les unes que les autres et, dans quelques années, des standards seront communs à tous. Le Maroc ne doit pas rater cette opportunité. Il ne faut pas seulement viser l’industrie, il faut miser sur la recherche, attirer ceux qui feront avancer les concepts, qui trouveront la bonne formule, le bon matériau, le produit le plus économe…
Cela bien entendu demande beaucoup d’argent, à fonds perdus, dans un court terme, mais nous sommes face à un domaine presque vierge. Nous avons l’occasion d’être le créateur des solutions de demain, être une des locomotives de la prochaine économie, plutôt que de chercher à se positionner en brillant suiveur.