Au Royaume
Lutte contre le stress hydrique : le ministère de tutelle fait le point
Le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a passé en revue, mercredi à Rabat, les différentes mesures anticipatives et urgentes pour faire face aux répercussions de la sécheresse et assurer l’approvisionnement en eau.
Ces mesures portent essentiellement sur l’exploitation rationnelle des eaux souterraines, l’interconnexion entre système hydraulique, la gestion intégrée des ressources en eau et la lutte contre le gaspillage d’eau.
Au cours du mois de décembre 2021, une série de mesures urgentes ont été prises en coordination avec les différents acteurs visant à assurer l’approvisionnement en eau potable.
Dans ce cadre, une série de conventions ont été signées, portant sur trois bassins et une région, pour un coût total de 2,335 milliards de dirhams (MMDH), répartis sur les bassins de la Moulouya (1.318 MDH), Oum Errabia (202 MDH) et Tensift (522 MDH), ainsi que la région de Drâa-Tafilalet (293 MDH).
S’agissant du bassin d’Oum Errabia, Nizar Baraka a relevé que des mesures anticipatives ont été prises, notamment la réalisation du canal reliant le réseau d’eau potable de Casablanca nord à Casablanca sud, l’accélération de la réalisation d’une station de dessalement d’eau de mer pour assurer l’approvisionnement en eau potable à Safi, dont l’exploitation est prévue à fin 2022.
Quant à la ville d’El Jadida, l’approvisionnement en eau potable sera assuré à partir de la station de dessalement d’eau de mer de Jorf Lasfar, au cours du premier semestre 2023.
Au niveau du bassin du Tensift, le ministre a indiqué que le recours aux eaux souterraines a été renforcé, à travers notamment la construction de nouveaux forages pour assurer l’approvisionnement en eau potable, le renforcement de la couverture des besoins en eau de la ville de Marrakech à partir du barrage Moulay Youssef et la mise à niveau du réseau de distribution de la ville pour répondre aux besoins en eau du barrage d’Al Massira, ainsi que la programmation de la réalisation de la première tranche des petits barrages et des retenues collinaires (16 barrages).
Quant au bassin de la Moulouya, les mesures anticipatives comprennent notamment la prospection de nouvelles eaux souterraines pour sécuriser l’approvisionnement des villes d’El Aïoun Sidi Mellouk, Taourirt, Guercif, Oujda, Berkane, Nador et Driouch, le lancement de l’exploitation des eaux des stations de pompage “Oulad Settout” et “Moulay Ali” à compter de février 2022, pour approvisionner les villes de Nador, Driouch, Berkane, Saida et Ras El Ma en eau potable, en plus de la programmation de la réalisation de la première tranche de petits barrages et des retenues collinaires (11 barrages).
Concernant la région de Drâa-Tafilalet, les mesures ont porté sur la réalisation de forages d’exploration ayant permis la mobilisation de ressources supplémentaires en eau souterraine, le lancement de l’exploitation du barrage Hassan Addakhil pour assurer l’approvisionnement en eau potable à Drâa-Tafilalet et la programmation de la réalisation de la première tranche des petits barrages et les retenues collinaires (33 barrages).
Dans ce contexte, le responsable gouvernemental a rappelé que deux conventions ont été signées, la première porte sur la réalisation de petits barrages et retenues collinaires, nécessitant un montant global de 4,27 MMDH, avec la programmation de 129 petits barrages entre 2022-2024, tandis que la seconde vise à soutenir l’approvisionnement du milieu rural en eau potable (4,31 MMDH), au profit de plus de 119 centres ruraux et environ 2.400 Douars.
M. Baraka a également fait savoir que le bilan des réalisations en termes de sécurisation de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural, a porté sur 80 centres ruraux et plus de 4.930 Douars, au cours de la période 2020-2022, précisant que 2 MMDH ont été alloués en 2022 pour assurer l’approvisionnement de plus de 40 centres ruraux et environ 1.970 Douars.
Il s’agit également, a-t-il poursuivi, de l’adoption d’un programme urgent et complémentaire, à travers la signature de deux conventions portant sur l’acquisition de 706 camions citernes, de 26 stations mobiles de dessalement d’eau de mer et de 15 stations de déminéralisation des eaux saumâtres.