L’UNFP est de retour !

Qui se souvient encore de ce parti qui a pourtant participé, d’une manière ou d’une autre, à la pose des fondements du Maroc moderne ? En léthargie depuis des années – son dernier congrès (le Ve en 55 ans d’existence) remonte à 2007-, l’Union nationale des forces populaires (UNFP) est sur le point de renaître de ses cendres. Son comité central, ou ce qui en reste, s’est réuni, récemment, avec comme ordre du jour, entre autres, la tenue d’un congrès national avant la fin de l’année. En apparence, il n’y a rien d’anormal dans le fait qu’un parti veuille se conformer à la nouvelle loi sur les partis politiques. Mais, dans le cas de l’UNFP, la prochaine grand-messe va au-delà d’un simple aggiornamento légal. Dans les coulisses, on parle de l’éventualité de voir ses rangs renforcés par des transfuges de l’USFP auxquels il a, lui-même, donné naissance à l’occasion d’une scission en 1975, et même par des militants des petites formations de la fédération de la gauche démocratique (PADS, CNI et PSU).

Cela est d’autant plus probable que l’une des motivations de la tenue du futur congrès de l’UNFP est justement d’introduire du sang neuf dans ses instances sclérosées par tant d’années d’inactivité. Ce qui devrait se traduire par une opération portes ouvertes que le parti d’Abdellah Ibrahim n’a jamais connue. Ouverture dont devrait profiter notamment le camp adverse de Driss Lachgar, à l’USFP, pour s’assurer un positionnement politique en perspective des prochaines élections. C’est que les chances d’une réconciliation entre les deux parties sont non seulement quasiment inexistantes, mais d’autres tendances au sein même du bureau politique de l’USFP sont aujourd’hui en train de se démarquer de la politique et surtout de la gestion de Driss Lachgar.